Entre la rumeur et l'info il y
a un pas et parfois un grand pas. Pourtant, il n'y a
jamais de fumée sans feu, et il arrive,
après coup, lorsqu'on essaie d'écrire
l'histoire, que certains événements, ou on
les avait senti venir, ou on se rappelle qu'ils avaient
été évoqués. Les quelques
lignes qui suivent ont été extraites de la
rumeur qui serpente, qui enfle ou se dégonfle,
selon le temps, celui qui passe tout autant que celui
qu'il fait. Il s'agit donc bien d'un tissu de rumeurs que
nous vous présentons, et qui sait, la
vérité toute nue qui se cache pudiquement
derrière l'une d'elle.
le
dresseur-éleveur de chiens de
chasse
Le premier acquisiteur connu
aurait parlé d'abord d'élever 12 chiens sur
100 hectares, ce qui reviendrait à élever
18 chameaux dans le Sahara, pour ce qui est des
proportions. Puis l'acheteur prenant les gens pour des
tons mais voulant faire acte de sincérité,
aurait parlé de chasse aux petites bestioles. Puis
n'ayant pas toujours eu l'accueil à bras ouverts
attendu, il aurait dit qu'il avait des millionnaires
derrière lui et qu'il faudrait que les gens de la
Serre aient les reins solides pour faire de l'opposition.
Ensuite la rumeur nous a appris
que les nouveaux acquéreurs, donc ce n'est plus
l'éleveur de chiens, pouvaient être
italiens, suisses ou allemands et que leurs moyens
financiers étaient illimités.
"Ils ont tellement d'argent
qu'il semblerait qu'avec eux, tout s'achète... Il
faudrait alors acheter la Safer pour qu'elle attribue la
préférence aux plus riches, après
quoi, il faudrait acheter les élus de Moissey..."
"Une fois tout le monde bien
acheté, il ne resterait plus qu'à vendre
des actions pour des enfants gâtés" [qui
viendraient exploser un des cent sangliers qui ont
élu domicile ici].
Enfin la rumeur d'avant-hier
nous annonce l'existence d'un PDG italien qui voudrait
ouvrir, dans la Serre, une usine de baskets (chaussures
pour jouer au basket, le sport à panier suspendu),
ce qui est une idée cohérente puisque la
forêt est un lieu idéal pour tester toutes
sortes de chaussures.
le Sivom de la
Serre
La principale mission du Sivom
de la Serre n'était pas, jusqu'à ce jour,
de conserver le massif dans son intégrité,
contre tous les prédateurs possibles et
imaginables, mais l'entretien des chemins et du Chemin de
Poste.
le gérant d'une
discothèque voisine
serait sur les rangs mais la
rumeur ne nous a pas (encore) dit pourquoi il
était candidat à l'acquisition. Etre
patient donc pour bientôt le savoir.
le PDG d'une
carrière voisine
serait intéressé
pour y faire de la sylviculture (culture des arbres) et
c'est là une idée qui serait sûrement
compatible avec l'humeur des autochtones et les coutumes
locales.
la
municipalité d'Offlanges,
avec le Sivom, serait candidate
à l'acquisition pour accroître son
patrimoine et sauver cette forêt qui risquerait
d'être détournée de sa
destinée naturelle.
les chasseurs de
Moissey
seraient acquéreurs de
la parcelle AC 45 puisqu'elle contient la Cabane Dubuc,
le siège social de campagne des chasseurs de
Moissey, et parcelle la plus petite du lot puisque
mesurant 1 ha.
Et à
propos de paradis terrestre:
Un de nos fidèles
lecteurs nous adresse cette adresse qui vaut son pesant
de graines exotiques, avec ce commentaire: "bientôt
à moissey ?". Il n'y a qu'à cliquer et
vous y sommes (verbête
accidenté)
à propos d'usine
de baskets dans les bois Matherot,
la rumeur parle d'une marque
qui communique fort sur le sport, l'adolescence, la
liberté, et dont le nom signifierait "victoire" en
grec. Et d'un bien-nanti qui s'appellerait Stefano...
le grillage de
l'enclos
Tenez-vous bien, il y aurait
déjà des paires de bras disposées,
lorsque les bois Matherot seront rendus à une
collectivité publique, à déposer le
grillage, les fondations, la chaîne et la montre,
à la main et à la machine... tout cela pour
Zéro Euro.
la vente de la parcelle
Matherot en 1992
On dit que les communes
limitrophes et le Sivom auraient été
induites en erreur par une administration de tutelle qui
gère tout ce qui est sous régime
forestier... à suivre
le grillage d'un enclos
de chasse
Si la parcelle
clôturée répond aux exigences de la
loi, le grillage de clôture doit être
"étanche" au gibier et à l'homme, mais pas
aux projectiles, voilà de quoi mettre le peuple
dans d'excellentes dispositions.
et si l'acheteur
était un ogre ?
pas irréaliste si on se
rappelle qu'un homme aurait dit à un autre homme
"les écolos, t'en
feras qu'une bouchée"
et si l'acheteur
était un prince de la
rhétorique ?
du côté de
NOS élus (ceux qui défendent
l'intérêt
général)
- le député
Jean-Marie Sermier, et président de... à la
Safer, aurait demandé que la réunion du
comité technique, qui devait avoir lieu le 2
septembre 2005 soit repoussée pour que les
protagonistes élus du peuple aient le temps de
rentrer de vacances.
- le sénateur Gilbert
Barbier (en fait, le Maire de Dole) a fait savoir qu'il
n'était pas favorable à l'acquisition des
bois Matherot, bien que les bois de Dole sur la commune
de Moissey soient adjacents à la parcelle
Matherot. Il ne participerait pas à l'achat d'une
parcelle 3 ou 4 fois plus cher que ce qu'elle
vaut.
- le maire de Dole avait
été favorable, en 1992, à prendre
part à l'achat des bois Matherot à hauteur
de 40 %.
on a entendu dire aussi
que, (en 2005)
les acheteurs seraient les
mêmes personnes que les vendeurs, que
l'opération de 1992 n'ayant pas abouti, on
recommencerait avec des projets, cette fois, clairement
agricoles
encadré,
à la seule intention des moisseyais,
pour qui j'ai côtoyé ce que j'ai
côtoyé, à la
réunion Safer du 31 août 2005,
salle des fêtes de
Montmirey-la-ville
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modèle
de communication à l'intention des
débutants
Pour vous donner un
aperçu: un maire demande à un
Monsieur de la Safer "le député
vous a écrit pour vous demander des
délais supplémentaires dans le
calendrier opératoire". Le Monsieur de
la Safer regarde l'autre Monsieur de la
Safer, et réciproquement, puis finit
par comprendre, puis retrouve la lettre dans
ses papiers, puis dit "oui, la voilà,
oui on l'a reçue". "Et alors" demande
le maire qui s'attendait à une
réponse. Le Monsieur de la Safer, sans
répondre oralement à la
question écrite du
député dit "ben, on n'a pas
encore répondu". Le maire relance
encore une fois, et le Monsieur de la Safer,
toujours sans répondre normalement
à la question, dit "oui, il faudra
qu'on réponde à cette lettre".
(Faudrait peut-être essayer la Langue
des Signes...)
Pour qui n'est pas
habituellement immergé dans ce genre
de réunion, la découverte de ce
modus vivendi est particulièrement
rude. Tout au long de la réunion, les
participants ont continuellement l'impression
de déranger, d'être en trop, ils
ont l'impression d'une totale collusion entre
la Safer et
l'acheteur-éleveur-dresseur, ils
s'imaginent que tout a été
écrit à l'avance, que le choix
du mois d'août et la
brièveté des délais
devaient passer inaperçus, que les
maires et le Sivom de la Serre
n'étaient pas attendus là
où on les a trouvés. Le climat
est lourd et même pesant, un des
Monsieurs de la Safer est continuellement
tendu, pressé et stressé.
"C'était l'horreur" nous confiera une
des invitées.
Les maires qui
proposent, innocemment, honnêtement et
généreusement que les Bois
Matherot retournent à la chose
publique sont regardés avec des yeux
tout ronds comme s'ils étaient des
extra-terrestres. Je vous en conjure, n'allez
pas dans de telles réunions, c'est un
autre monde, on entend vraiement des
drôles de trucs, sur un drôle de
ton, on est content de retrouver la sortie,
la lumière, les gendarmes.
ch.
p.
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à propos de la
Safer,
un fidèle lecteur qui se
passionne pour les événements en cours nous
a adressé cette URL qui mérite bien un
petit clic:
on pourra y lire, parmi de
nombreuses informations, que, un rapport de l'Inspection
Générale du Ministère de
l'Agriculture du 24 juillet 2003 souligne que
"les nécessaires
missions de service public [des Safer] sont donc
accomplies dans des conditions de souplesse, de
fonctionnement et de coût qui sont
exemplaires".
à l'Assemblée
Générale du Sivom de la Serre, nous avons
attrapé au vol des phrases
intéressantes
"en 1992, l'acheteur des Bois
Matherot avait clairement dit que son projet
n'était pas un parc de chasse (règles de
chasse départementales), mais
un enclos de
chasse (pas de règle
de chasse: chasse toute l'année, jour et
nuit)".
"si nous désirons
laisser à nos descendants une telle verrue
(un enclos de
chasse) dans le Massif de la
Serre, il n'y a qu'à continuer à dire que
l'acquisition est trop coûteuse".
le vendredi 7 octobre 2005, un
drôle de bruit réveille les
ménagères de moins de 50 ans et leur
complice: le parc de chasse des Bois Matherot n'est plus
à vendre... Voilà ce que vendredi dit,
à voix basse...
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