Réunion étendue:
sur les invitations, une écriture manuscrite
indiquait aux maires "il va de soi que vos adjoints sont
également invités", à la suite du
paragraphe
"la
procédure habituelle de consultation
préalable de la Commission Cantonale des
Structures aura lieu le 31 août 2005. Toutefois,
étant donné le caractère
particulier de l'opération, il me semble utile
d'élargir* la tenue de cette commission aux
différentes parties concernées,
notamment les élus des différentes
collectivités locales, les administrations et
les associations".
Voilà pour les mots bien
urbains; pour ce qui est de la réalité,
elle n'est pas autant littéraire puisque notre
consoeur Brigitte Laffage, un des membres fondateurs de
Serre Vivante, travaillant depuis 15 ans pour le maintien
de l'intégrité du massif, pour son
développement et sa mise en valeur, s'est fait
éjecter (à tort) au bout de cinq minutes et
pas avec des fleurs. Il ne faisait pas bon être la
première invitée en ce début de
séance où heureusement, les conseillers de
Moissey étaient venus en nombre! Emmanuel Riat, de
la Charte de l'Environnement qui repose sur quatre
cantons, a failli lui aussi ne pas pouvoir participer
à la cérémonie.
Cette introduction contribue
à rapporter le ton général d'une
réunion qui a duré 90 mn (la durée
d'un western) et qui a été une
véritable épreuve tant pour ceux qui
défendent l'intégrité du Massif de
la Serre que pour le couple Hytier, les acheteurs, qui
n'a pas réussi à convaincre, disons
à rassurer, les autochtones élus
représentant les aborigènes
(d'origine).
Cette session aura eu le
mérite de lever certaines ambiguités, de
celles que nous qualifiions de rumeurs dans
une
page voisine de ce site.
Résultats des courses,
on peut dire "courses" vu la vitesse à laquelle
les événements s'enchaînent, si on se
rappelle que l'annonce de la mise en vente a
été publiée le 5 août et que
les clients intéressés devaient
déposer un dossier le 20. Soit deux semaines pour
trouver 609 000 Euros (hors frais...). La Safer nous dit
que c'est ainsi*, selon les statuts, mais la France
d'Embas trouve qu'on opère à la hussarde.
La Safer ne s'en émeut pas. Comme on peut le
constater, les populations et les élus qui les
représentent, sont une fois de plus
traitées avec tact.
M. Michel Noirot,
Président Départemental de la Safer, et M.
Marcel Marguet, Président du Comité
Technique, ont conduit la séance en
coopération. Les quatre candidats à
l'acquisition ont été passés en
revue, d'abord ceux qui n'étaient pas
présents, c'est-à-dire MM. Lambert et
Pernot.
- M. Noël Lambert, qui
exploite l'Espace 39, est candidat car son métier
dans la turbulence et le stress de sa discothèque
l'oblige à trouver un endroit calme pour se
reposer*, pas loin de chez lui, aussi la parcelle des
Bois Matherot l'intéresse. De plus, il est fils et
petit-fils d'exploitants forestiers rajoutera Michel
Delhay...
- M. Marc Pernot, proche des
Carrières du même nom, est
intéressé car toute parcelle de la Serre
peut être intéressante pour un
carrier*...
- M. Marc Barbier, maire
d'Offlanges, pense qu'il faut acquérir cette
parcelle pour redonner la forêt aux êtres
humains, et il attend que d'autres communes fassent corps
avec la sienne.
- M. Roland Dodane,
président du Sivom de la Serre, pense et dit
exactement la même chose. Tous deux regrettent la
brièveté des délais. MM. Dodane et
Barbier sont donc candidats dans un projet commun:
libérer la forêt.
Donc, du
côté des populations et des élus,
c'est limpide, pas de construction dans le Massif, pas
de grillage, pas d'enclos de chasse, pas de balles
perdues, il faut redonner les bois Matherot au peuple
par l'entremise du Sivom de la Serre.
Le maire de Moissey, lui,
annonce que son conseil municipal et lui-même ne
veulent pas entendre parler de quelconque destination
sur le territoire communal qui pérenniserait la
clôture et qui donnerait le droit de mourir
d'une balle "perdue".
- M. Bruno Hytier expose son
projet, commercial, qui consiste à élever
ou dresser, pour lui-même ou pour ses clients, des
chiens de chasse, chose qu'il faisait parfaitement bien
à Pointvillers. 100 ha ne lui font pas peur, 500
non plus. Pour son activité, il a besoin d'un
espace clos. L'assemblée comprend très bien
ce qu'il dit. Il ne s'intéresse pas naturellement
à ce qui a été
précédemment dit. Il y a dans la salle,
curieusement, quelques personnes qui ne sont pas
gênées par élever des chiens dans la
forêt et tirer des coups de fusil, à blanc
ou à balle réelle. Mme Hytier annonce qu'en
plus d'une maison d'habitation et des locaux techniques,
leur projet contient aussi une unité de
restauration...
Lorsqu'il est
confié à M. Hytier qu'on redoute que son
entreprise devienne un enclos de chasse (= chasse tout
l'année jour et nuit), il répond
simplement "vous en connaissez des gens qui chassent
toute l'année* ?". M. Hytier pense
peut-être que c'est là une réponse
satisfaisante.
Quelques échanges
entre M. Hytier et M. Blain, président de Serre
Vivante, ne font guère avancer le débat,
le premier ne voyant jamais où le second veut
en venir. On pourrait résumer en disant, M.
Blain comprend bien ce que dit M. Hytier, pour ce qui
est de la réciproque, rien n'est sûr,
apparemment.
Interrogé sur le
financement de son opération, M. Hytier
déclarera que dans le Chien comme dans le
Cheval, il y a des mécènes qui sont
prêts à (lui) donner un -gros- coup de
main. Sous couvert de question personnelle, la
réponse reste étriquée. Certains
observateurs ont du mal à mettre en
adéquation, le chiffre d'affaires de M. Hytier,
accessible sur le web, avec le volume de
l'opération envisagée, et là,
personne n'éclaire notre lanterne.
Il n'y a pas grand chose
à dire sur ce projet cynophile mis à
part qu'il n'est pas au bon endroit, les blessures du
grillage de 1992 ne s'étant jamais
refermées, c'est-à-dire mis à
part qu'il représente un danger pour les
populations, quoi que l'acheteur prétende.
D'ailleurs, le maire de Moissey, Michel Delhay, a dit
qu'il ne se voyait pas accorder un permis de
construire pour un immeuble qui serait à la
jonction de trois sociétés de chasse
"à balles".
conclusion.
Il reste en lice, apparemment,
d'un côté, le Sivom de la Serre avec son
projet humaniste et philanthropique et de l'autre, les
époux Hytier avec leur projet commercial (agricole
diversifié peut-on lire sur le projet
écrit, accessible aux participants), voilà
pour le fond.
Pour ce qui est de la
forme:
Les représentants de la
Safer ont conduit la réunion avec une grande
nervosité et on pourrait se demander pourquoi.
Dès 15 h 30, le président de séance
donnait des signes d'impatience, et annonçait
déjà le retrait du public pour que le CCS
puisse délibérer. Ce qu'il a fait à
15 h 45 sans que nous ayons eu de nouvelles.
C'est rare de voir, dans sa
vie, des réunions aussi oppressantes et
terrifiantes, avec l'impression que tout était
ficelé d'avance, avec des candidats fantômes
et des arguments à mourir de rire. Le commun des
mortels* (que je suis) croyait jusqu'à ce jour que
la Safer était une institution ouverte,
communicante, accommodante, médiatrice,
généreuse, sensible et à
l'écoute: ce n'est pas l'impression qu'elle nous a
faite...
enfin
Les inquiétudes
n'ont pas été levées,
les gens ont peur de
prendre un coup de fusil,
leurs
appréhensions n'ont pas été
entendues,
de sombres perspectives
demeurent.
Il y a six (environ)
gendarmes* dans la cour. Sympathiques* d'ailleurs, bien
que n'étant pas de Moissey (GIGN ?). Il ne
manque que la Croix Rouge. Et vous, vous participez
souvent à des réunions d'information avec
(environ*) six gendarmes à la
porte ?
*
véridique
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