village de moissey

souvenirs de Charles Mignot (1914)

époux de Albertine Enjolras (1922)

charles est le frère de marcel, né en 1912

Charles Mignot est né le 23 novembre 1914, à Moissey,

dans la maison où il demeure aujourd'hui en retraite (AB 214), route de la Carrière, au croisement avec la Rue Haute, et c'est Mme Julie Lasnier, sage-femme, qui a assisté la naissance.

- de son père, Charles Joseph Auguste, né le 22 décembre 1872, à Moissey, rue basse, dans la maison (AB 481 ou 482) en face de chez Simeray, et

- de sa mère, Marie Bellorgie, née le 2 juillet 1878, à Moissey, dans le même immeuble que son futur époux, mais dans l'appartement d'à côté (AB 482 ou 481).

Ses parents se sont mariés en février 1899,

le maire s'appelait peut-être Odon Loisey

et le curé s'appelait Brûlot, il parlait patois, tout comme le maître d'école Joseph Rouget (1875-1904).

Ils ont eu 5 enfants :

- Jeanne née le 25 novembre 1899, ici,

- Charlotte, née en octobre 1901, ici,

- Marie, née le 29 novembre 1904, ici,

- Marcel, né le 11 juin 1912, ici,

- Charles, né le 23 novembre 1914, ici aussi.

Charles Mignot a fréquenté l'école de Moissey, d'abord avec Mlle Digrado au rez-de-chaussée de l'école (AB 436),

puis avec M. Guinchard, et M. Poussot qui lui a succédé en 1926, à l'école des garçons, immeuble de la mairie (AB 191).

De 13 à 20 ans il a travaillé à la culture avec sa famille, puis il est parti en 1935 faire deux ans de régiment au 171e R. I. Forteresse à Mulhouse.

La Carrière d'Eurite, dans les bois Besson.

"Libéré du service le 11 août 1937, je suis allé travailler à l'Eurite de la Serre, (avec Alexis Aubert et des étrangers) dans les Bois Besson (cousin germain de Maurice Besson), avec Firmin Béjean. Chez Béjean, on produisait du ballast pour route, c'est-à-dire pour le sous-sol. On y faisait de l'extraction et du transport avec des camions à bandages.

Moi j'étais dans le trou. Certains faisaient des trous, et un artificier faisait "péter" le front de taille à l'explosif, pas une très grosse quantité puisque les tirs de mines avaient lieu tous les midis. Ensuite, les très gros morceaux étaient réduits à la masse, puis on chargeait dans les wagonnets (voie de 50 cm) à la main et à la fourche à pierres. Ensuite on poussait le wagonnet jusqu'au concasseur, on inclinait la benne pour le nourrir et on revenait à vide par un autre chemin pour recharger : le réseau de rails faisait une boucle. A vide, on ne faisait pas les ânes, il n'y aurait pas fallu, et puis, nous n'avions pas la tête à la rigolade car on faisait quand même nos 8 à 10 heures par jour. Dans le trou, nous étions 5 équipes de deux.

De temps en temps, on voyait Pierre Béjean, mais c'était rare. Nous étions commandés par un yougoslave qui s'appelait Tomitch, et qui n'était pas un mauvais bougre.

Puis l'entreprise a périclité et a fermé au début 1939.

Chez Marcel Téliet.

Alors, je me suis embauché environ trois mois -en fait jusqu'à mon entrée à l'école de gendarmerie- chez Téliet, juste à côté, qui exploitait sur du terrain communal, contre le CD 37",

Chez Téliet, on arrachait la pierre au pied même du concasseur, le P1, celui qui est au bord de la route et que tout le monde peu voir en passant. Au pied du concasseur, juste à l'ouest. Nous étions au moins 5 ou 6 mètres plus bas. Pour nourrir le concasseur, c'était bien plus laborieux. On poussait, au fond de notre trou les wagonnets jusqu'à la grue électrique. Elle attrapait les bennes (les bennes seulement, pas les châssis) qu'elle remontait jusqu'à une autre voie à niveau celle-là, qu'elle reposait sur des châssis et qui étaient poussées jusqu'à la bouche du concasseur. Le contre-maître Pavesi était extrêmement "difficile".

Il y avait beaucoup d'étrangers. Je me rappelle d'Attilio Turchetto qui faisait des fleurets dans la forge. Les fleurets sont les grandes tiges pour forer profond.

Le 7 juillet 1939, il entre à l'Ecole de Gendarmerie à Chaumont, dans la Garde Mobile. Titulaire en février 1940, il est témoin des changements d'attributs de son arme. Képi rouge et galons or sont rejetés par l'occupant qui trouve que ça fait trop guerrier. Les nouveaux attributs deviennent blancs.

C'est au cours de sa carrière de gendarme qu'il stationne un temps à Salettes en Haute-Loire et qu'il y rencontre sa future épouse Albertine Andrée Enjolras, née le 15 août 1922.

Ils s'épouseront le 1er septembre 1942 à Salettes et auront 3 enfants :

- Charles André (né en 1943- Le Puy),

- Andrée Marcelle (née en 44-Le Puy),

- Serge Denis (né en 1949-Le Puy).

La carrière militaire de Charles Mignot s'arrête en octobre 1961, date à laquelle il se retire à Moissey, dans la maison familiale. Il met un terme à ses activités complémentaires (dont 2 ans d'ONF avec Gervais Brischoux et Paul Huillard) en 1977.

Le Camp des Gorges.

"Je sais que deux gardiens affectés à ce camp sont arrivés à Moissey et y ont rencontré, puis épousé leur femme. Il s'agit de

- Honoré Collieux qui a épousé Germaine Odille et de

- Emile Mayeur qui a épousé Marie-Thérèse Derriey.

Je ne sais pas si les prisonniers étaient français ou allemands, mais je me souviens qu'un jour, vers 1920, à la sortie Nord du village, deux gendarmes à cheval ont rattrapé un fugitif des Gorges".
 

La Carrière des Gorges.

"Elle n'a jamais fonctionné. Il paraît qu'elle a arrêté le lendemain de sa mise en service. Il paraît que quand ils ont mis en marche, ça tremblait de partout, il a tout fallu arrêter.

On y allait jouer, quand on était gosses. Il y avait deux concasseurs, on se glissait dedans pour s'amuser.

Je me demande si c'est pas Béjean qui a racheté".

Depuis chez nous, on voyait la fumée de la loco qui trafiquait dans les Gorges, preuve que les wagons étaient effectivement manoeuvrés à la locomotive [en 1918 ou après].

Par contre chez Béjean, à la scierie, c'était le grand cheval "César" qui manoeuvrait les wagons.
 

Le Tacot.

"Je ne l'ai pas pris souvent, c'était pas pour nous, mais pour les parents. Mon père le prenait assez régulièrement, une fois par mois, le jeudi de la Foire à Dole (sur le Cours Clémenceau). Mais le Tacot, on le voyait bien manoeuvrer, il traversait la route pour aller au Gorges, à mon avis, il transportait tout ce qu'il fallait pour construire l'installation".

La Scierie.

"Mon père y a travaillé. Il était paysan, mais ça ne suffisait pas. On avait deux vaches et deux boeufs. Vous pensez, il fallait bien faire autre chose. C'était chez Béjean, il y avait aussi Jean-Marie Ortiger, le père de Pierre".
 

La Saboterie.

"Béjean faisait des sabots, c'était dans la partie Simeray, la bâtisse qui donne sur la rue basse après le virage, c'est-à-dire devant ma maison natale.

Marcel Nialon, d'Abergement-les-Seurre, connaît tout ça, il est né en 1917".
 

Les Carrières Meulières.

"Il y avait des vieilles meules, on n'y allait pas souvent. Je n'ai jamais vu d'extraction ni personne y travailler".

 

propos recueillis par Christel Poirrier, moissey, le 13 juillet et le 26 août 1996.

image fournie par Jules Durot. Devant l'école Joubert, AB 191.

1925 Edmond Guinchard et Mme Guinchard

1. Charles et Marcel Mignot, Georges Lormand, Camille Viennot, Georges et Gaston Simonin.

2. Annette Lamielle, Aimé Aupy, Joseph Bellorgie, André Simonin, André Viennot, Marcel Ruisseaux.

3. André Fichot, Marthe Bellorgie, Marcelle Claustre, Armandine Odille, Gabrielle Patin, Marinette Miroudot et Andrée Gerriet.

moissey.com

autres articles sur le porphyre de Moissey

textes de:

Christel Poirrier

1. La carrière ballastière des Gorges de 1920 (recherche de 1971)

2. La carrière ballastière des Gorges, vue aérienne militaire (1925)

Christel Poirrier

3. L'entreprise Jean-Marcel Téliet, (en 1931)

4. Images de la "Cantine d'Offlanges" des années 30, avant la réhabilitation (2003)

Le Progrès-Les Dépêches

5. La carrière porphyrique, la reprise par la famille Pernot, en 1960

6. La carrière porphyrique, vues aériennes DDA/IGN (1953 et 1962) et plan IGN (1979)

7. Le poste d'enrobé de la SCREG sur place (1971)

Le Progrès

8. L'un des meilleurs porphyres de France est extrait à Moissey, le Progrès (1971)

Jérôme Cornéglio

9. L'Eurite de Moissey, par Jérôme Cornéglio (1991)

Christel Poirrier

10. Avec Jean Nicolin, carrier au long cours (1996)

Christel Poirrier

11. L'Eurite de Moissey, par Charles Mignot (1996)

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12. Le Poste UN, par le peintre Elisabeth Le Gros (2001) et son papa (1968)
12bis. Le Poste UN, par le peintre Fabrice Martin, aquarelle de 2008

Christel Poirrier

13. les témoins de la carrière porphyrique (1996 et plus tard)

14. Cartes Postales aériennes la carrière de Moissey au long du temps (en attente d'autorisations)

15. Vues aériennes des Carrières de Moissey en 1999

les Moisseyais

16. L'image de couverture, mais en entier (vue aérienne de 1999)

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17. La carrière de Moissey, état des lieux, avec Jean-Louis Dengerma, le 15 avril 2004

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18. La dynastie "carrière" des Pernot (27 avril 2004)

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19. Entretien avec Jean-Paul Campanato, comptable au long cours (13 mai 2004)

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20. Une visite de la carrière de Moissey pour la Journée du Patrimoine de Pays (20 juin 2004)

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21. Expo sur la pierre au FPA, le résumé de l'ensemble en images, le 15 juin 2004

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22. Expo sur la pierre à Moissey, inauguration au Foyer-logement, le 15 juin 2004

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23. La carrière de Moissey continue

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24. Mémoire sur la création d'un groupe agricole dans le cadre d'une exploitation industrielle par Jean-Marcel Téliet, entrepreneur TPE, maître-carrier à Moissey, ancien des Arts et Métiers de Cluny, 1942

25. Le parcours d'un gravier depuis le front de taille de Moissey jusqu'au revêtement routier. (attente d'un gravillon candidat)

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26. Jean-Marcel Téliet, maître-carrier à Moissey de 1930 à 1954, sa vie son oeuvre

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