Les informations qui suivent sont
extraites de l'article de Wikipédia "L'Histoire
des Chemins de Fer Français" et concernent la
naissance du réseau à voie large de 1,435
m. Le sous-réseau qui en est né, à
voie métrique (1,00 m) a été ainsi
nommé "réseau secondaire".
Le réseau secondaire a été
plus facile à installer: la voie métrique,
souvent unique, a facilité les travaux de
génie civil (l'emprise au sol est moins
importante, elle permet des courbes plus serrées
et des rampes plus fortes et nécessite des
ouvrages d'art moins nombreux, elle passe souvent sur
chaussée ou en accotement) le matériel
roulant, tractant et tracté, nettement plus
léger, coûte beaucoup moins cher (à
la fin du XIXe siècle, le km de voie coûtait
175 000 Francs-Or en voie de 143,5 contre 80 000 en
voie de 100 cm).
Le succès de la voie métrique lui a
permis d'être présente en Europe
continentale et dans la France d'Outre-mer, et
très longtemps après la disparition du
réseau secondaire français, on la retrouve
aujourd'hui un peu partout dans le monde dans de nombreux
réseaux de tramways urbains et interurbains, tant
en Europe qu'outre mer.
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Transport ferroviaire en
France.
L'histoire des chemins de fer français
débute au début du
XIXe siècle. Elle
consiste en sept grandes phases qui ont en commun une
forte volonté politique de l'État dans
les orientations choisies et les moyens mis en
uvre. Cependant, la France a longtemps
possédé un important réseau
secondaire, à voies métriques et
étroites, généralement
créé à l'initiative des
départements, et exploité par des
compagnies privées.
Les bases du
réseau
* 1814,
l'ingénieur en chef des mines Pierre Michel
Moisson-Desroches adresse à Napoléon un
mémoire intitulé : Sur la
possibilité d'abréger les distances en
sillonnant l'empire de sept grandes voies ferrées.
Ce mémoire centrait sur Paris ces sept voies
ferrées. Il sera repris en 1838 par Baptiste
Alexis Victor Legrand.
* 26 février 1823, première concession
d'une ligne de chemin de fer en France par ordonnance du
roi Louis XVIII ; il s'agit de la ligne de
Saint-Étienne-Andrézieux, 23 km,
concédée à perpétuité
à Messieurs Beaunier et de Gallois pour le
transport de houille; cette ligne fut mise en service le
30 juin 1827 et est donc la première
d'Europe continentale; la traction des wagons
était réalisée par des chevaux.
* 7 juin 1826, concession de la ligne
Saint-Étienne-Lyon, 58 km, aux frères
Seguin; la ligne fut ouverte de 1830 à 1832. Cette
ligne entre en concurrence directe avec le canal de
Givors à Rive-de-Gier qui connait un grand
succès depuis son ouverture en 1780. Mais la
mauvaise gestion de ce canal facilitera la tâche au
chemin de fer dans sa course au monopole. C'est la
première ligne de voyageurs payants.
* 27 août 1828, concession de la ligne
Andrézieux-Roanne, 67 km, la ligne fut ouverte de
1832 à 1833. En fait, cette ligne n'arrive pas
tout de suite à Roanne, celle-ci lui ayant
refusé son territoire, mais s'arrête au
Coteau, sur l'autre rive de la Loire, aux Varennes.
Là, une estacade permet le transbordement du
charbon dans les bateaux de Loire, et bientôt ceux
du canal de Roanne à Digoin alors en construction
(il ouvre en 1838). La Loire sera franchie par la voie
ferrée fin 1858, pour se raccorder à la
ligne du Bourbonnais. Entre Balbigny et le Coteau, cette
première ligne suivait un tracé
différent de l'actuel, et on peut en voir sur
place encore des vestiges bien visibles: tranchées
et remblais reconvertis aujourd'hui en chemins
vicinaux.
* 7 avril 1830. Concession à
perpétuité du Chemin de fer d'Epinac
à Pont d'Ouche au profit de la Compagnie des
houillères et du chemin de fer d'Epinac. Chemin de
fer industriel de 28 km construit par Samuel Blum pour le
transport de la houille du gisement d'Epinac au canal de
Bourgogne. A l'origine, traction animale et avec des
plans inclinés. A la suite de nombreuses
vicissitudes, le chemin de fer est repris par l'Etat qui
le confie ensuite au PLM.
* 24 août 1837, inauguration de la
ligne Paris-Saint-Germain-en-Laye concédée
le 9 juillet 1835, longue de18 km parcourus en 25 minutes
(correspondant au parcours entre Paris et Le Pecq
situé au pied de la terrasse de Saint-Germain de
l'autre côte de la Seine) et construite par
l'ingénieur Eugène Flachat sur une
initiative des frères Pereire.
* 21 octobre 1838, inauguration de la ligne
Abscon-Saint Waast concédée à
perpétuité le 24 octobre 1834. Chemin de
fer à caractère industriel long de 15 km
exploitée par Compagnie des mines d'Anzin
jusqu'à sa nationalisation en 1946. Outre le
transport de la houille, ce chemin de fer assurait un
service voyageur.
* 1838, Baptiste Alexis Victor Legrand trace le
réseau grandes lignes en étoile
centrée sur Paris, connu sous le nom
d'Étoile de Legrand, similaire au réseau
routier du XVIIIe siècle, et qui
influença fortement la géographie
économique et sociale de la France.
* 31 mai 1839, inauguration de la ligne de
Montpellier à Sète (anciennement Cette) par
le duc de Nemours d'où il s'embarque pour
l'Algérie.
* 1841, inauguration de la ligne
Strasbourg-Bâle, 140 km, première ligne
internationale européenne, construite et
exploitée par Nicolas Koechlin.
* 11 juin 1842, «Charte »
des chemins de fer: la loi relative à
l'établissement des grandes lignes de chemins de
fer, fixant le régime des chemins de fer en
France, crée un modèle original de
partenariat public-privé. L'État devient
propriétaire des terrains choisis pour les
tracés des voies et il finance la construction des
infrastructures (ouvrages d'art et bâtiments). Il
en concède l'usage à des compagnies qui
construisent les superstructures (voies ferrées,
installations), investissent dans le matériel
roulant et disposent d'un monopole d'exploitation sur
leurs lignes.
Les grandes compagnies
En 1897, Bordeaux n'est déjà plus
qu'à 8 h de Paris
* 1859, conventions ferroviaires
État-compagnies: à l'inspiration du duc de
Morny, les lignes concédées sont
réparties en six grandes compagnies.
* 1878, nationalisation des réseaux
ferroviaires des Charentes (naissance du réseau de
l'État).
* 17 juillet 1879, loi adoptant le plan
Freycinet qui prévoit un programme de travaux
destiné à porter le réseau
ferré d'intérêt général
de 29 600 kilomètres environ (dont 21 300 en
exploitation) à 38 300, en y incorporant 8
800 km de lignes nouvelles à construire (incluant
2 500 km de lignes d'intérêt local
déjà concédées). Ce plan qui
devait permettre de desservir toutes les
sous-préfectures fut quasiment achevé en
1914.
* 20 novembre 1883, loi portant approbation
des conventions avec les six grandes compagnies
- Compagnie de
Paris-Lyon-Méditerranée,
- Compagnie d'Orléans,
- Compagnie du Midi,
- Compagnie du Nord,
- Compagnie de l'Est,
- Compagnie de l'Ouest,
celles-ci acceptaient un certain nombre de
concessions à ouvrir, en contribuant aux frais
d'exploitation pour un montant fixe, l'État
s'engageant à subventionner au-delà de ce
montant.
L'entre-deux-guerres
* 1933, révision de la convention ferroviaire
de 1921
* 1934, le gouvernement Doumergue d'union nationale
décide de contingenter provisoirement par voie
réglementaire, en interdisant toute nouvelle
activité, les transports routiers et fluviaux de
voyageurs et de marchandises pour compte d'autrui. De
plus, par un avenant de 1933 à la convention de
1921, les obligations imposées aux compagnies
ferroviaires ont été allégées
moyennant un contrôle plus étroit de leur
gestion par l'État.
La nationalisation
* 31 août 1937, décret-loi
approuvant la Convention concernant la constitution de la
SNCF et la nationalisation des réseaux.
* 1er janvier 1938, nationalisation des chemins
de fer et création de la SNCF, avec le statut
d'une société d'économie mixte dans
laquelle l'État détenait la
majorité. Les concessions et les actifs (à
l'exception du domaine privé) sont
transférés à la
société nouvellement créée.
Pierre Guinand est nommé comme premier
président de la SNCF.
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