village de moissey

souvenirs de Fernand Simonin (1923-2004)

fils de Victor Simonin (1879-1954) et Fernande Pitot-Belin (1887-1968)

images © indiqué

Pierre Simonin (1954)
Fernand Simonin (1923-2004) par Ch. Poirrier

André Simonin (1911-1965) par son fils Pierre Simonin

Gaston Simonin, (1913-1940) par son neveu Pierre Simonin

Marie Simonin (1864-1944) par Pierre Simonin

Philomène Simonin (1875-1950) par Pierre Simonin

Victor Simonin (1879-1954) par son petit-fils Pierre (1954)

Toute la vie, tome I, 2015, par Pierre Simonin(né en 1954)

voir aussi Groupes d'écoliers

Fernand Simonin "avec Bernard Grebot mon conscrit". En 1987, les deux compères véhiculent l'alambic communal pour le conduire sur le lieu de leur distillation.

Le lavoir des Gorges en construction. ©Fernand Simonin-août 1928.

 Fernand Simonin est né le 14 juillet 1923 à Moissey,

dans la maison familiale où ses parents ont fait leur vie, (AB 408), avec l'assistance de Julie Lasnier, sage-femme et propriétaire du château

- de son père Victor Simonin (né le 5 novembre 1879 à Moissey, et décédé en 1954 à Moissey) et

- de sa mère Fernande Pitot-Belin (née le 27 juillet 1887, et décédée en 1968),

mariés le 14 février 1911 à Moissey, sous le mandat de Louis Viénot maire et du curé Alexandre-Lucien Brûlot.

Par sa mère, Fernande, qui est la soeur de Julie Pitot-Belin (épouse Poirot), Fernand Simonin est le cousin d'Ernest Poirot.

Fernand est l'avant dernier d'une vieille famille de Moissey qui a compté 6 enfants :

- André, né en 1911 et décédé en 1965,

- Gaston, né en 1913 et mort pour la France en 1940,

- Georges, né en 1915 et décédé en 1934,

- Yvonne, née en 1920, Vve Bécanier en retraite à Besançon,

- lui-même Fernand, maçon, et

- Lucienne, née en 1925, épouse -1946- Laplante (instituteur en retraite et frère de Raymonde Tignolet-secrétaire de Mairie à Moissey) en retraite à Mouchard.

Fernand Simonin est allé à l'école du village auprès de Mlle Germaine Caillot dans l'école des petits AB 436, au rez de chaussée, puis chez Monsieur Lesnes, dans l'immeuble "Mairie AB 191".

[Mlle Germaine Caillot épousera plus tard un gars du village, Marcel Guillaume et reviendra finir sa carrière d'institutrice à la nouvelle école de Moissey]

Il a fait sa communion vers 1935, avec Léonide Richard, curé de la paroisse à l'époque.

 

La vie professionnelle.

J'ai commencé à travailler dans la maçonnerie avec mon père, j'avais 14 ans. On faisait de la maçonnerie et de la couverture. Quand on travaillait pour la commune, le maire partageait, un bout pour nous, un bout pour le père Zocchetti. Il fallait bien partager, car les artisans, on payait tous la taxe professionnelle.

Plus tard, j'ai travaillé avec mon frère André, puis j'ai travaillé dans des entreprises plus grosses, comme chez Pétigny à Ougney, chez Ocler à Amange et enfin, chez Daniel Vuillet à Montmirey-le-Château.

Je suis parti en pré-retraite en 1981.

 

La guerre de 1939-1945.

Les Allemands sont arrivés à Moissey. Il y avait une Kommandantur ici et à Chevigny.

J'étais jeune, je suis passé à côté puisque j'ai fait mon service militaire en mai 1945, en France, puis en Allemagne, ça a duré 10 mois.

Mon frère Gaston, qui était entré à la SNCF a été tué le 16 juin 1940, dans le Loiret.

 

L'exode de juin 1940.

En juin 1940, nous avons fui comme bien des gens. J'ai fait partie du "Convoi Ermitage de Moissey".

Beaucoup étaient partis avec des véhicules, mais nous qui n'en n'avions pas, sommes partis nous réfugier à L'Ermitage.

Nous étions une quinzaine. J'y étais avec mes parents, le Jean Nicolin avec les siens, la Marcelle Châtelain avec son mari handicapé. Il a passé une grande partie de sa vie en fauteuil roulant. Ils l'avaient emmené dans la forêt sur une charrette tirée par des boeufs.

Nous avions pris les chemins de bois, les raccourcis. On connaissait bien la forêt.

Nous avions emmené du ravitaillement et de quoi boire.

On a dû dormir une nuit à l'Ermitage, certains dans la Grotte, d'autres sur le versant qui est à côté, là où l'ONF a installé maintenant des escaliers.

 

L'occupation.

Là, ça n'a pas été rigolo, surtout à la fin, quand les Allemands ont compris qu'ils avaient perdu. Il y en a qui étaient bien énervés.

 

La libération.

A la fin de l'occupation, quand ils rentraient chez eux, ils ont tiré un peu partout et ont mis le feu à une grange.

Les cloches ont sonné partout et longtemps. Ce n'était pas trop tôt que ça finisse.

 

L'après libération.

Avec tout ce qu'on a souffert, tout ce dont nous avions manqué, c'était extraordinaire de voir, comme un an après, on avait de tout, c'était reparti, tout allait bien, il y avait du boulot pour tout le monde.

 

La Gare et le Tacot.

J'ai connu la Gare plus que le Tacot.

Le Tacot, je l'ai peut-être pris une ou deux fois, pour aller à Dole. Il n'allait pas vite.

La Gare, on y allait jouer, avec les copains, en particulier Bernard Grebot qui est mon conscrit. Il y avait des wagons en attente sur la voie de garage, des wagons plats qui servaient à transporter du bois, de la pierre.

 

Le lavoir des Gorges.

Ce lavoir, c'est mon père Victor Simonin qui l'a construit, en août 1928. Il a fait toute la maçonnerie. Il y avait un mur en plots, du côté Nord et en face, 3 piliers. La charpente avait trois fermes. C'est Auguste Verrier, le père de Roger, qui a construit la charpente. Selon moi, c'était une charpente neuve, je ne pense pas qu'elle ait été récupérée du Camp des Gorges.

J'ai une photo, on voit Auguste Verrier au moment de couvrir.

 

La fête du village.

Il venait des forains. La fête se tenait devant chez le petit Guillaume [AB 297]. Devant chez l'Eva, [AB 70], il y avait deux tirs l'un à côté de l'autre.

Nous allions parfois au cinéma. Il y en avait chez l'Eva, mais occasionnellement, et ça n'a pas duré longtemps. Autrement, nous allions au ciné à Auxonne ou à Pesmes, en vélo.

 

Le bilan.

- Ce qui a changé la vie, c'est l'eau sur l'évier. C'était pénible de faire toutes ces corvées d'eau. Quand j'étais petit, je connaissais bien la fontaine qui était entre l'église et l'école, c'est là qu'on allait boire. Notre instituteur nous disait bien de ne pas boire comme ça quand on est en sueur, mais quand on a soif, vous savez ce que c'est.

L'eau, il y a longtemps qu'on aurait dû l'avoir, avec toutes ces sources qu'on a dans la Serre.

- Le pire, ça a été la guerre, les privations, les tickets de pain, les tickets de tout.

- Le docteur Simeray, c'était notre docteur, il habitait dans la rue basse, dans le coin. C'est lui qui nous soignait.

moissey, le vendredi 9 août 1996.

Fernand Simonin est décédé le 2 janvier 2004 à l'hôpital de Dole.

La charpente "Simonin" en cours de pose. ©Fernand Simonin-août 1928.

Les Trois Piliers qui ont survécu. ©Fernand Simonin-août 1928.

Les Trois Piliers qui ont survécu. ©Fernand Simonin-août 1928.

Le bord nord du lavoir est encore là. ©Christel Poirrier-1997.

Les écoliers de Moissey dégagent les lieux avec une foi de charbonnier. ©Christel Poirrier-1997.

Le fond du lavoir en béton n'a guère bougé depuis 1928. ©Christel Poirrier-1997.

Encore deux piliers sont visibles. ©Christel Poirrier-1997.

La toiture a été rachetée par le paysan René Collieux. ©Christel Poirrier

Ici, on la voit mieux, c'est route d'Auxonne, CD 37, au GAEC de l'Aubépine. ©Christel Poirrier

Du temps a passé. Finalement, c'est la toiture qui disparaîtra la première. ©Poirrier-1988.

image fournie par Jules Durot. Devant l'école Joubert, AB 191.

1925 Edmond Guinchard et Mme Guinchard

1. Charles et Marcel Mignot, Georges Lormand, Camille Viennot, Georges et Gaston Simonin.
2. Annette Lamielle, Aimé Aupy, Joseph Bellorgie, André Simonin, André Viennot, Marcel Ruisseaux.
3. André Fichot, Marthe Bellorgie, Marcelle Claustre, Armandine Odille, Gabrielle Patin, Marinette Miroudot et Andrée Gerriet.

En mars 1936, les écoliers devant (leur école) l'école Joubert AB 191 (le maître est M. Lesnes)

1. Suzanne Tomczyk, Madeleine Thomas, Marie Tomczyk, Madeleine Lewis, Robert Barbier, André Ortiger, Bernard Verrier, André Jeannin.

2. Paulette Paris, Jacqueline Bontemps, Georgette Gilles, Lucienne Simonin, Fernand Simonin, Jean Laurent, Georges Jeannin, René Collieux.

3. Aurélie Raposo, Paulette Camus, Ginette Jeunet, Paulette Carbonneaux, Louis Tomczyk, Bernard Grebot, André Natt.

4. Paulette Thomas, Madeleine Aubert, y, Jeanine Grebot, Emilienne Gilles, Jeanne Lesnes, Robert Camus, Jacques Jeunet.

En mars 1936, les petits devant l'école Joubert AB 191 (la maîtresse est Mme Alice Lesnes et leur école est la première école, AB 436)

1. Jean Nicolin, Marcel Boivin, Jeanne Tomczyk, y, Bouvier, Bouvier, Michel Thomas, y, Yvonne Tomczyk.

2. x, Colette Grebot, x, y, Elie Simon, Henri Nicolin, Michelle Generet, Simone Generet.

3. Jean Didier, x, Lucette Aubert, Colette Jacquinot, Janine Ruisseaux, René Schorcsh, France Rossetto, Michel Béjean, Marcel Daudy.

Victor Simonin (1879-1954) et Fernande Pitot-Belin (1887-1968)

Noce d'Aymé Laplante et Lucienne Simonin, soeur d'André (et à côté de lui sur cette photographie), le 18 septembre 1946. La tête de Fernand est juste au-dessus de celle d'André. Le "trait au crayon Fernand" indique André, par erreur.

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