village de moissey

la tuilerie gallo-romaine, parcelle ZA 49, à moissey

par Le Progrès de Lyon (édition Jura, 28 octobre 2000)

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Des tuiles, (tegula), juxtaposées.

Un atelier de tuilerie d'environ 2000 ans a été découvert sur le chantier du gazoduc. Trois fours de tuilerie ont déjà été repérés et peut-être un four de potier. La tuilerie de Moissey est le sixième site archéologique découvert sur les 195 km du tronçon du gazoduc d'éthylène qui reliera Carling en Moselle au centre de stockage de Viriat dans l'Ain.

Le site a été mis à découvert sur la commune de Moissey, route d'Auxonne, au niveau du GAEC de l'Aubépine, parcelle ZA 49. Sur une surface longue d'une soixantaine de mètres et large d'une douzaine, les engins ont dégagé les restes d'un important atelier de tuilerie. "C'est une découverte inattendue" explique Nathalie Bonvalot, ingénieur au service régional de l'archéologie (DRAC de Franche-Comté à Besançon). "Nous sommes davantage documentés sur le Finage que sur le secteur de la Serre". Des milliers de morceaux de tuiles ont été mis à jour par les engins. Sur certaines, presque entières, on distingue très nettement le cercle tracé par le doigt de l'artisan. "Une signature, comme les signes qu'on trouve sur les pierres taillées ou les charpentes" explique Luc Jaccottey, archéologue de l'AFAN (Association pour les Fouilles Archéologiques Nationales) et responsable du chantier.


Au moins trois fours.

Trois fours de tuilerie ont déjà été repérés et peut-être un four de potier, circulaire celui-là. "Nous avons le bassin de décantation, la zone de stockage et les fours, soit l'ensemble du dispositif. L'intérêt des fouilles sera de mieux comprendre l'ensemble de la chaîne opératoire. Nous sommes en pourparlers avec l'aménageur pour faire une fouille exhaustive du site" explique Nathalie Bonvalot. Le gazoduc d'éthylène a été dévié pour préserver le site. "Nous, en tant que service régional de l'archéologie, nous fixons le cahier des charges : combien de personnes, combien de temps, combien d'argent. Et c'est l'AFAN qui prend le relais et qui chiffre". Si cette découverte n'était pas attendue, elle s'explique pourtant aisément avec la présence sur place d'argile, d'eau et de bois (forêt de la Serre). "Il est trop tôt pour dater cette tuilerie avec précision. Mais on peut dire qu'elle date entre l'année zéro et 350 après Jésus Christ" précise Luc Jaccottey. Pour l'heure, le site est en cours de sécurisation (des trous d'eau rendent l'accès très dangereux, notamment pour les enfants): des bâches ont été mises en place par Luc Jaccottey et son équipe.

La tuilerie de Moissey est le sixième site archéologique découvert sur les 195 km du tronçon sud du gazoduc d'éthylène.

"Mais les autres sont de moindre importance" précise Guy Tellier, chef de projet chez ATOFINA. Sur le tronçon nord, une ville a été dégagée à Rugnex, en Meurthe-et-Moselle. "Une convention a été passée avec l'ensemble des DRAC pour les investigations archéologiques" explique Guy Tellier.

La tuilerie de Moissey attend de livrer ses secrets. Pour l'instant, aucun calendrier de fouilles n'a encore été décidé. Signé Serge Dumont.

Dans ce trou (pour l'instant rempli d'eau) ouvert par l'excavatrice, on peut voir en coupe une partie du gros four tuilier.

De nombreuses tegula (tegulae en latin, au pluriel) empilées.

Des tuiles, (tegula), juxtaposées.

La sole d'un des deux fours tuiliers, à languette centrale.

Une autre sole, circulaire celle-ci, peut-être de potier.

Une vue du chantier archéologique. Au fond, le CD 37, d'Amange à Auxonne, tracé vers 1850.

voir la suite des opérations commencées le 23 juillet 2001, le quatrième four...

Un gazoduc de 395 km.

par le Progrès de Lyon (édition Jura, 28 octobre 2000)

 D'un diamètre extérieur de 200,19 mm, le gazoduc transportera de l'éthylène (destiné aux industriels du plastique) de la plate-forme de Carling, en Moselle (2000 emplois), jusqu'à Viriat, dans l'Ain, au nord de Bourg, où le produit sera stocké.

Cette canalisation dite stratégique et qui n'aura pas une utilisation permanente, débitera 35 tonnes de gaz à l'heure en phase hypercritique. Ce chantier d' ATOFINA, déclaré d'utilité publique en mai dernier (2000), traverse 5 régions, 9 départements, 160 communes et concerne 3084 propriétaires dont 2700 exploitants agricoles. Les travaux ont débuté en avril 2000 et 250 km sont déjà soudés, soit plus de 60 % de la canalisation. Le chantier emploie 600 personnes, dont 20% de locaux.

l'éthylène

d'après le Littré:

ÉTHYLÈNE (é-ti-lè-n'), s. m :Terme de chimie. Un des noms du gaz oléifiant..

d'après le Petit Larousse :

Hydrocarbure gazeux incolore (CH2=CH2), légèrement odorant, produit à partir du pétrole et qui est à la base de nombreuses synthèses.

Pétrochimie: Viriat entre Moselle et Méditerranée.

par le Progrès de Lyon (édition Jura, 30 octobre 2000), Hervé Chossat.

 On en trouve presque de partout. L'éthylène, gaz de pétrole liquéfié, est l'une des latières premières essentielles de la pétrochimie. Une fois transformée, on en fait ainsi des matières plastiques comme le polyéthylène, servant entre autres à faire des emballages alimentaires et médicaux, des films de protection, de la câblerie électrique, des tuyaux et même de l'ameublement. Berf, un produit quasiment essentiel qui, compte tenu de sa facilité de mise en oeuvre et de son faible coût, connaît une croissance régulière et continue.

Pour ATOFINA, l'enjeu sur un tel marché est donc éminemment stratégique, expliquant l'engagement du groupe dans un énorme et ambitieux projet: la réalisation d'une canalisation reliant son site de Carling en Moselle et le stockage souterrain de Viriat, lui-même déjà relié à l'ensemble industriel du Sud-Est de la france via l'agglomération lyonnaise.

L'objectif affiché étant de créer une artère d'envergure européenne, allant de la Lorraine à la Méditerranée, qui consolidera un ensemble pétrochimique majeur en Europe, représentant plus de deux millions de tonnes de capacité de production d'éthylène à terme.

Un chanyier de tous les records en fait puisqu'il s'est agi pour le groupe de poser quelques 400 km de tube à la vitesse express de 2 km par jour (contre environ 1 km/j pour ce genre de travaux), pour un coût de l'ordre de 650MF. Ainsi, aujourd'hui, la mise en fouilles du pipe-line est-elle en Haute-Saône, pour une fin ce chantier prévue aux alentours de Noël.

Sécurité avant tout.

Une vitesse, qui, selon les responsables d'ATOFINA, ne nuit en rien à la sécurité. Immanquablement la question arrive en effet, les esprits étant encore marqués par l'accident de Bruailles (près de Louhans en Saône-et-Loire) en 1980, où une canalisation avait été ouverte provoquant une explosion. des responsables qui insistent sur le fait que cet accident avait été la conséquence de "travaux non déclarés". Le tracé du pipe-line est en effet identifié, répertorié, mais on n'est jamais à l'abri d'un coup de pelleteuse inconsidéré de quelqu'un qui n'aurait pas respecté les obligations légales.

Et d'insister sur ce chapitre de la sécurité que les normes en l'espèces sont celles du zéro défaut pour les soudures réalisées par des équipes d'experts hyperspécialisés et l'enfouissement du tube est fait à un mètre de profondeur avec revêtement protecteur en polyéthylène et tube d'acier d'acier prévu pour résister à une pression largement supéreire à la pression de service/

Balisage de surface, contacts réguliers avec l'administration ainsi que surveillances régulières du tracé venant compléter le dispositif. Et si d'aventure, malgré la faible probabilité de la chose, un incident survenant, des postes de sectionnement télécommandés à distance, implantés tous les 15 km, permettraient d'isoler rapidement une section éventuellement voncernée.

Bref, selon les responsables d'ATOFINA, bien peu de risques avec cette canalisation invisible et respectueuse de l'environnement, seuls des balisages de repérage espacés témoignent en surface de l'emplacement du pipe-line. Des bornes qui permettent d'ailleurs également de repérer depuis le ciel, le tracé qui permet une surveillance aérienne régulière, complétant la surveillance permanente effectuée depuis la salle de contrôle de Viriat ainsi que des patrouilles pédestres effectuées pour s'assurer que tout est en ordre. bref, Atofina insiste sur le fait que tout a été mis en oeuvre afin que le chantier non seulement avance à une vitesse record mais également qu'un accident ne puisse avoir lieu avec ce produit explosif.

Plan de Moissey en 2001 (© Atofina/IGN) montrant l'emprise -en jaune- dévolue au gazoduc d'éthylène.

lire la suite "I. Juillet 2001"

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0. La tuilerie gallo-romaine article de presse (Le Progrès, 28 octobre 2000)

I. L'ouverture des fouilles de la tuilerie gallo-romaine, le 23 juillet 2001, suivi de Christel Poirrier

II. Les fouilles de la tuilerie gallo-romaine, août 2001, suivi de Christel Poirrier

III. Les fouilles de la tuilerie gallo-romaine, septembre 2001, suivi de Christel Poirrier

IV. Les fouilles de la tuilerie gallo-romaine, octobre 2001, suivi de Christel Poirrier

V. Le site gallo-romain de Moissey: novembre 2001, suivi de Christel Poirrier

VI. Le site gallo-romain de Moissey: les affaires de décembre 2001, suivi de Christel Poirrier

VII. Le site gallo-romain de Moissey: conférence à Moissey de Fabrice Charlier, le 7 juin 2002

VIII. la tuilerie gallo-romaine, bientôt tous les secrets, par Fabrice Charlier lui-même, août 2005

IX. la tuilerie gallo-romaine, le retour, à l'étude pour l'été 2006

Restitution de constructions de tuiles romaines, sur l'Aire du Jura, avec Fabrice Charlier, tuilologue

Le devenir de la tuilerie, les enjeux d'octobre 2001 (billet d'humeur cantonal)

Ceux de l'enfance remercient ceux de l'AFAN

le parcours archéologique de Fabrice Charlier (1990-2001)

La première maquette moisseyaise d'un four tuilier, par Ivan Perrin, parent d'élève

La maquette du four tuilier à deux alandiers, par David Buliard, élève du CM2

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