C'est dans l'air du temps, les
fontaines, les lavoirs et les abreuvoirs retrouvent la
faveur des villageois. A partir du milieu du XXe
siècle, lorsque l'adduction méthodique et
collective s'est généralisée, on
s'est dépêché de désaffecter
la plupart des édifices dévolus à
l'alimentation en eau.
Lorsqu'on veut se pencher sur
le passé de nos villages, on peut s'approcher des
mairies et des écoles, mais on ne remontera
guère avant la révolution. On aura
intérêt à regarder du
côté des églises qui pour leur grande
majorité remontent bien plus haut, parfois
jusqu'au début du second millénaire. Mais
si on veut se rendre encore plus loin dans le temps,
c'est la présence de l'eau dans les villages qu'il
faut examiner.
Les fontaines existent depuis
le début des temps, du moins depuis les
débuts des "villages"; pas sous la forme qu'on
leur connaît, mais c'est bien là qu'elles
éclosaient, excepté l'une ou l'autre qui
s'est tarie.
Montmirey la
Ville
est l'exemple particulier d'un
réseau naturel et souterrain très dense et
très ramifié. Il existe, sous terre, des
ruisselets qui vont parfois s'éclore à la
surface, là où la
perméabilité du terrain le permet. On y a
construit trois édifices importants.
Le lavoir du moulin,
derrière les écuries du château.
Projeté en 1793, il est né en 1807, et il
est alimenté par une source qui pointe dans la
cave de la maison voisine. Il y a là pour puiser,
pour abreuver et pour laver. Mais la pente au nord est
forte, et remonter la brouette pleine de linge
mouillé devait être
éprouvant.
Le lavoir enterré, la
Grande Fontaine de Montmirey-la-Ville, projeté
en 1793 et bâti, sans son couvert, en 1806, qui
savait tout faire, mais qui hélas, est
tombé en panne au cours du XXe siècle. Il
était dans une rue horizontale et de bonne
largeur, donc tout à fait convenable aux hommes et
surtout aux troupeaux.
Le Grand
Lavoir, couvert, en face
de l'autre et un peu plus bas, a été
construit pour pallier la panne définitive de
l'autre. Actuellement, il a perdu sa toiture, et il lui
manquerait qu'on revoie sa mise en eau, car quelques
fuites ont inondé les pavages d'accès.
Selon le maire, sa construction remonterait à la
moitié du XIXe siècle, entre 1845 et
1850.
A
Peintre,
le conseil municipal vient de
faire procéder à la réhabilitation
de son
lavoir. Ce lavoir est
magnifique, et les soins récemment apportés
nous montrent qu'il était d'une taille qui semble
plus importante que ne l'aurait mérité ce
petit village. En tout, cas, c'est signe que les
fondateurs n'avaient pas lésiné sur le
terrain et sur le prix.
A
Offlanges,
le lavoir joue
l'arlésienne puisqu'on en parle de plus en plus
souvent, mais il reste rasé de près.
Près de l'église, on peut voir parfaitement
l'emplacement de cet immense lavoir abreuvoir en forme
d'oppidum. Mais rien d'autre que
l'emplacement.
avril 1998. La
réhabilitation du lavoir d'Offlanges touche
à sa fin.
A
Frasne,
il existe un très bel
abreuvoir dans la pente Saint Michel, et nous croyons
savoir que la municipalité va le remettre en
valeur.
A
Moissey,
il existe deux édifices
remarquables, tous les deux en eau.
Il s'agit de la
Grande
Fontaine monumentale qui
trône sur la place, et l'autre, le lavoir qui se
trouve sur le chemin qui conduit au foyer logement, qui
est superbe. On y a adjoint il y a une dizaine
d'années une borne d'alimentation d'eau sous la
forme de la Marianne qui siégeait auparavant sur
la route nationale. Ce qui fait que, bien qu'elle ait
changé de place (une centaine de mètres),
on l'appelle toujours fontaine
de la République.
A
Montmirey-le-Château,
il existe un monument de toute
beauté, il s'agit d'un lavoir à deux
couverts, encore en excellent état. L'eau est
encore dispensée dans la partie "abreuvoir".
L'ensemble, splendide, requiert quelques petites
réparations d'entretien.
|