Chronologie
raisonnée des Chantiers de
Jeunesse
1940-1945
Parce que certaines photos
retrouvées ici ou là, nous rappellent qu'il
y a soixante trois ans des Camps de Jeunesse furent
créés dans la région de Murat et que
le chef-lieu de canton fut le siège administratif
du Groupement n°40...
1940
10 juin
: Après la
foudroyante offensive allemande commencée le 10
mai, les Allemands ont enfoncé les positions
françaises et ont atteint la Seine. L'Italie
déclare la guerre à la France. Le
gouvernement français décide de se replier
sur Bordeaux.
12 juin
: le général
Weygand donne l'ordre de retraite générale.
L'effondrement militaire français est sans
précédent : 1,6 millions de prisonniers,
dont 5 commandants d'Armée, 130
généraux ; environ 100 000 tués et
300 000 blessés.
16 juin
: Démission de Paul
Reynaud et arrivée au pouvoir du Maréchal
Pétain avec le général Maxime
Weygand à la Défense Nationale, le
général Colson à la Guerre,
Léon Pujo à l'Air et l'amiral Darlan
à la Marine.
17 juin : Tandis que le
général de Gaulle s'envole pour Londres, le
maréchal Pétain annonce à la nation,
par radio à 12h.30, qu' " il faut cesser le combat
" et qu'il va demander l'armistice aux
Allemands.
18 juin : Appel du
général de Gaulle aux soldats sur les ondes
de la B.B.C, pour continuer le combat depuis le
territoire britannique.
21 juin : Plusieurs
parlementaires refusant l'Armistice parmi lesquels :
Daladier, Georges Mandel, Pierre Mendès France,
s'embarquent pour le Maroc pour former un gouvernement de
résistance à l'occupation allemande.
Arrêtés à leur arrivée
à Casablanca le 24 juin par le
général Noguès resté
fidèle à Pétain, ils sont
rapatriés en métropole.
24- 25 juin : Mise en vigueur
des deux armistices avec l'Allemagne et
l'Italie.
3 juillet : Attaque britannique
de la flotte française rassemblée à
Mers el Kébir en Algérie pour éviter
qu'elle ne tombe entre les mains allemandes ou
italiennes. 1297 marins français périssent
ce jour là. Le même jour, les Britanniques
prennent le contrôle des navires français
réfugiés en Angleterre.
Le ministre de la Guerre
Colson, charge le général de la Porte du
Theil, ex commandant du 7 e C.A. dissous en vertu de la
convention d'Armistice, de regrouper les jeunes
incorporés les 8 et 9 juin, maintenant
démobilisés, disséminés et
errant en zone libre.
Le général de la
Porte du Theil est un officier artilleur, né
à Mende en 1884, ancien élève de
polytechnique. Après la Première Guerre
Mondiale il devint instructeur à l'école
d'application de l'Artillerie et professeur à
l'Ecole de Guerre. Général de brigade en
1935, il commanda l'école de Fontainebleau. A la
veille de la seconde guerre, il commandait la 42°
division à Metz et prenait en Mai 1940 le
commandement du 7e CA. en Alsace.
5 juillet :
Télégramme n° 335/EMA1 de
l'état-major de l'armée aux
généraux commandant les régions
militaires : " général de la Porte du Theil
exercera le commandement contingent incorporé en
juin 1940, stop, cet officier général est
accrédité auprès de vous pour
traiter toutes questions relatives à sa mission
".
9 juillet : Le
général de la Porte du Theil, qui fut un
ancien scout, propose la création de groupements
de jeunesse en zone sud (puisque les Allemands les
interdisent en zone Nord) et de donner aux jeunes, par
une vie de travail rude en pleine nature donc loin des
villes, une formation morale et virile, toutes classes
sociales confondues, sur la base d'un système
mi-civil, mi-militaire. 250 000 jeunes pourraient,
estime- t-on, être formés en dehors du
contrôle allemand.
10 juillet : La Chambre des
députés élue en 1936, et le
Sénat, réunis à Vichy, votent les
pleins pouvoirs au maréchal Pétain et le
chargent de promulguer " une nouvelle constitution devant
garantir les droits du travail, de la famille et de la
patrie ", mais celle-ci ne verra pas le jour. (votants :
649 ; pour : 569 ; contre : 80 ).
31 juillet : Le
général de la Porte du Theil est
nommé par décret, commissaire
général chargé du regroupement des
jeunes démobilisés, soit 86740 jeunes des
contingents 39/3 et 40/1. Il forme ce qui fut
initialement appelé " les camps de jeunesse ",
puis " les groupements de jeunesse " et enfin " les
chantiers de jeunesse ". Le décret signé
par Pétain et Weygand stipule que les obligations
militaires des jeunes de la zone libre sont
remplacées par un service de six mois dans des
groupements de jeunesse sous l'autorité du
ministre de la Famille et de la Jeunesse. Ce
ministère, dirigé par Jean Ybarnegaray,
contrôle "les camps de jeunesse " et deux autres
organisations plus élitistes : " les compagnons de
France " et "l'école des cadres d'Uriage ". Les
valeurs prônées par le gouvernement de Vichy
pour ces mouvements sont celles de la jeunesse
chrétienne d'avant guerre, basées sur
l'éducation morale et religieuse et le respect de
l'ordre. Selon l'historien Robert Paxton les chantiers
seraient " une réponse partielle au diagnostic de
la décadence ".
2 août : Le
général de Gaulle est condamné
à mort par contumace par le tribunal militaire de
la XIIIe région militaire siégeant à
Clermont-Ferrand.
9 août : Ouverture du
premier camp des compagnons de France à Randan
près de Vichy pour prendre en main des adolescents
à partir de 16 ans et leur donner une formation
morale et professionnelle. A la fin de 1940, 230 camps de
compagnons auraient été ouverts en zone
libre. Le mouvement inspiré par le scoutisme et
l'armée se développe en prêchant les
valeurs de la " Révolution Nationale " voulue par
le maréchal Pétain.
14 août : De nouveaux
groupements appelés " Jeunesse et Montagne " sont
crées dans les massifs français à
l'initiative du général d'aviation
Harcourt, nommé depuis le 1er avril
secrétaire général à la
Famille et à la Jeunesse. En trois ans 10 000
hommes auraient été "formés" par les
chantiers Jeunesse et Montagne.
Cinq groupements de jeunesse du
général de la Porte du Theil d'environ 2000
jeunes hommes sont installés dans la forêt
de Tronçais, le Cantal, le Jura, la haute
vallée de l'Ain, la Saône et Loire. Chaque
groupement (équivalant en nombre à un
régiment ) est dirigé par un militaire au
grade de colonel et se divise en 6 à 12 groupes ;
chacun d'eux réunit 10 équipes d'environ 14
personnes commandées par un jeune du contingent.
Le groupe constitue "l'unité de camp" mais n'a pas
d'administration propre ; celle ci revient au groupement.
Les jeunes sont occupés à des travaux
forestiers en particulier à la fabrication du
charbon de bois, à l'exploitation de fermes
louées, ou à des travaux d'ouverture de
routes. Ils habitent dans des tentes au début puis
dans des baraquements construits par eux , parfois dans
des maisons inoccupées ou des granges comme au
groupement n°40 par exemple.
6 septembre : Le
général Weygand, appelé aux
fonctions de délégué
général du gouvernement et commandant en
chef des forces aériennes et navales en Afrique du
Nord, explique que l'armistice était
inéluctable puisqu'il "permettait à
l'Afrique française, à la Syrie, à
Madagascar de rester libre de toute occupation ennemie ".
Dans l'esprit de Weygand " l'armistice n'est qu'une
suspension d'armes".
23 septembre : Opération
navale anglo-gaulliste baptisée "menace" devant
Dakar pour tenter de rallier les populations d'Afrique
Occidentale Française aux Forces Françaises
Libres. Sur le point d'être bombardé par
trois croiseurs et trois destroyers envoyés devant
Dakar par le gouvernement de Vichy, le convoi se replie
deux jours plus tard. En décembre on aura
l'impression à Berlin que les Français sont
prêts à entrer en campagne contre les
anglo-gaullistes.
30 septembre : 46 groupements
sont installés en métropole, dans le Massif
Central, les Alpes, les Maures et les
Pyrénées, et portent les numéros 1
à 47, le 41 n'ayant jamais
existé.
3 octobre : L'organisation
pyramidale des chantiers dispose à sa tête
d'un commissaire général et d'un
état-major à Chatel-Guyon, de six
régions (dont une en A.F.N.) comprenant chacune 8
à 10 groupements dont l'effectif unitaire se situe
entre 1500 et 2200 jeunes . Cinq commissaires
régionaux des chantiers de jeunesse sont
créés à Lyon, Marseille, Toulouse,
Montpellier et Clermont-Ferrand où le commissaire
général et son état-major
s'installent le 26 octobre.
18 octobre : Décret
d'extension des groupements de jeunesse à l'A.F.N.
Sept groupements qui porteront les numéros 101
à 107 seront formés au Maroc,
Algérie et Tunisie. Dès juillet, des
groupements avaient déjà été
plus ou moins constitués en A.F.N. avec les 8000
appelés puis
démobilisés.
31 octobre : Après
l'entrevue de Pétain avec Hitler à Montoire
le 24 octobre, Pétain annonce aux Français
: "j'entre dans la voie de la
collaboration
"
4 novembre : Après deux
promotions, l'école des cadres crée par le
capitaine Dunoyer de Segonzac au château de la
Faulconnière près de Gannat et Vichy,
s'éloigne de Vichy et de ses ingérences et
ouvre dans les Alpes du Dauphiné une école
au château d'Uriage d'où sortiront à
la fin de 1940 environ 450 stagiaires. L'école qui
bénéficie de l'appui du gouvernement de
Vichy obtient le statut d'école nationale des
cadres de la jeunesse le 7 décembre.
L'école accueillera entre septembre 1940 et
décembre 1942 près de 3000
stagiaires
13 décembre : Laval,
accusé de multiplier les concessions sans contre
partie à l'occupant, est renvoyé du
gouvernement , arrêté puis placé en
résidence surveillée à son domicile.
L'amiral Darlan le remplacera en février 1941
après l'intermède Flandin.
1942
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Les bâtiments du
Chantier de Jeunesse à Crotenay,
Jura
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1941
8 janvier : les chantiers sont
rattachés au secrétariat à
l'Instruction publique dirigé par jacques
Chevalier.
18 janvier : Loi instituant les
chantiers de jeunesse de façon
permanente.
Stage de huit mois au lieu de
six, obligatoire pour tous les citoyens. Les jeunes de
race juive seront exclus des chantiers à partir du
15 juillet
1942. Le général
de la Porte du Theil désigne le Lieutenant colonel
de réserve Van Hecke commissaire régional
pour l'A.F.N., chargé des chantiers. Il
était auparavant chef du groupement 22 à
Meisseix dans le Puy de Dôme.
1 er février : Les
jeunes appelés de 1940 sont libérés
des chantiers de jeunesse. Parmi eux, environ 50 000
restent en zone libre et 40 000 rejoignent la zone
occupée.
8-9 février : Le journal
officiel publie les textes prévoyant, pour les
trois ans à venir, l'appel de neuf contingents
d'appelés de la zone occupée pour les
chantiers de jeunesse, soit 300 000 hommes. L'appel est
obligatoire en zone libre et en Algérie. Le
journal conservateur le temps estimera le 9 août
qu'un adolescent sur sept appartient à une
organisation de jeunesse.
Arrivée de Darlan au
gouvernement. Renforcement de la collaboration avec
l'Allemagne avec l'entrée au gouvernement, en
mars, de Jacques Benoist-Méchin.
6 juin : En visite d'inspection
des chantiers en A.F.N., le général de la
Porte du Theil déclare : " n'en faite pas encore
des unités combattantes [
] c'est
prématuré et dangereux " et le
général Weygand aurait dit à Van
Hecke
"Travaillez pour que ce soit
une armée, mais ne le dites pas...".
22 juin : Le parti communiste
passe à la Résistance active après
l'entrée des nazis en Russie.
29 juin : Le maréchal
Pétain remet officiellement le drapeau des
chantiers au commissaire général de la
Porte du Theil.
12 août : Allocution
radio-diffusée du maréchal Pétain
annonçant la suspension des partis politiques,
l'interdiction des réunions publiques,
l'obligation de prestation de serment à sa
personne pour les hauts fonctionnaires. Le malaise
s'installe chez les Français.
17 novembre :Le
général Weygand apparaît comme un
"obstacle insurmontable" au rapprochement
franco-allemand. Contraint par les autorités
allemandes, le maréchal Pétain obtient du
général qu'il démissionne de toutes
ses fonctions en Algérie.
18 novembre : Le
général Juin prend le commandement des
troupes d'A.F.N.
1942
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Chantier de Jeunesse
à Crotenay, Jura: un match de
foot.
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1942
mars : L'esprit de l'Ecole des
Cadres d'Uriage, tourné vers la mobilisation
morale et le rejet de la politique de Vichy, est de plus
en plus critiqué par la commission gouvernementale
chargée de la jeunesse.
17 avril : Evasion d'Allemagne
du général Giraud
18 Avril : Retour au pouvoir de
Pierre Laval. Création du secrétariat
général à la police dirigé
par René Bousquet. Ce dernier prend l'initiative
de renforcer, avec le général SS Karl
Oberg, la collaboration de toutes les forces de police
françaises dans la traque des juifs, des francs
maçons et des résistants.
22 juin : Laval demande aux
ouvriers Français d'aller travailler en Allemagne
; en contre partie, dit-il, un prisonnier Français
sera libéré pour trois travailleurs
volontaires. C'est le principe de la
"relève".
7 juillet : Arrêté
ministériel fixant la tenue définitive des
cadres et des jeunes des chantiers.
Pour les cadres : béret
vert, chemise kaki, cravate verte, culotte de cheval
claire ou pantalon de golf noir, blouson kaki clair ou
beige, gants cuir fauve ou blanc.
Pour les jeunes : béret
vert foncé , chemise kaki, cravate verte, pantalon
golf, blouson avec ceinture de cuir fauve,
La tenue devait traduire " des
idées d'ordre ", " de correction ", " de
discipline " et donner l'impression "
d'élégante simplicité ".
juillet : Début des
déportations massives de juifs dans les camps
d'extermination d'Allemagne de l'Est et de Pologne.
Relèvement très sensible des quotas de
produits alimentaires à fournir au
Reich.
23 juillet : Le gouvernement de
Vichy décide l'exclusion des juifs des chantiers
de jeunesse.
4 septembre : loi instituant le
travail obligatoire pour tous les Français
âgés de 21 à 35 ans. Fini le
volontariat, c'est maintenant le service du travail
obligatoire (S.T.O.)
octobre : Recensement de tous
les hommes de 18 à 50 ans et des femmes
célibataires de 21 à 35 ans.
Inquiétudes aux Chantiers où l'on redoute
le
S.T.O.
4 novembre : Le
général de la porte du Theil se rend
à Alger pour la mise en place de nouveaux
groupements musulmans en Algérie.
7 au 8 novembre : Dans la nuit,
débarquement anglo-américain en Afrique du
Nord : au Maroc et en Algérie. 200 jeunes non
armés du groupement 103 des chantiers de jeunesse
et du commissariat régional aident comme ils
peuvent le débarquement des troupes
américaines.
11 novembre : Invasion de la
zone sud par les Allemands. Les Chantiers d'A.F.N. comme
l'Ecole d'Uriage passent à la résistance
active . Dans ses rangs il y a Hubert Beuve-Méry,
futur directeur du journal le Monde.
14 novembre : A la demande du
colonel Van Hecke, le général Giraud,
arrivé à Alger le 9 novembre puis
nommé le 13 commandant en chef des armées
de terre et de l'air, signe la militarisation des
chantiers d'A.F.N.
27 novembre : L'armée
d'armistice est dissoute. Devant l'arrivée des
troupes allemandes, ou bien pour marquer sa
neutralité suite au débarquement en Afrique
du Nord, Vichy fait saborder la flotte française
à Toulon.
24 décembre : Darlan est
assassiné. Après avoir servi Vichy il
s'était rangé, fin novembre après le
débarquement des alliés, aux
côtés des alliés avec l'ensemble des
forces françaises en Afrique du Nord.
25 décembre : les
chantiers de jeunesse en A.F.N. deviennent des centres
mobilisateurs de l'Armée d'Afrique. Le commissaire
Van Hecke est déclaré "traître
à la Patrie" par la radio de Vichy.
1943
20 mars : Les Allemands
ordonnent le retrait des chantiers de jeunesse
implantés dans les départements de la
côte méditerranéenne. Seize
groupements sont concernés par les nouvelles
mesures allemandes. Les chantiers passent sous le
contrôle de Laval.
17 avril : Le groupement 103
participe aux chaînes de montage du matériel
américain débarqué à
Alger.
19 Avril : Le
général Giraud crée le
régiment de tradition des chantiers appelé
le 7e Régiment de Chasseurs d'Afrique à la
tête duquel il place le lieutenant colonel Van
Hecke. L'unité conserve le port du béret et
de la cravate verte ainsi que les traditions des
chantiers d'A.F.N. Le régiment sera affecté
à la 3e Division d'Infanterie Algérienne
commandée par le général de
Montsabert et participera aux campagnes d'Italie, de
Provence et à la prise de Strasbourg.
Septembre : Les Allemands
réclament que 30.000 jeunes gens des Chantiers de
jeunesse soient envoyés en Allemagne. Sur 24.000
jeunes désignés, 16.000 seulement partent.
Pour échapper au S.T.O. de nombreux jeunes gens
fuient vers les maquis et deviennent "les pourvoyeurs de
la résistance en hommes et matériels".
Selon le commissaire régional des chantiers pour
la province d'Auvergne, 2275 jeunes auraient pris le
maquis du 1er juillet 1943 au 22 février 1944 ;
seulement 100 personnes auraient été
retrouvées par les gendarmes.
Un essai de bilan des demandes
du ministre allemand Sauckel chargé de recruter
des travailleurs au service de l'économie
allemande montre qu'entre juin 1942 et mars 1943 490.000
hommes sont partis en Allemagne mais qu'il n'y a eu aucun
départ des jeunes des chantiers ; de mai à
octobre
1943 :125.000 jeunes dont
16.000 des chantiers sont allés au STO ; entre
octobre 1943 et février 1944 on note l'arrêt
des départs ; de février 1944 à juin
1944 : 40.000 personnes dont 300 à 500 jeunes des
chantiers sont allés en Allemagne . Plus
précisément pour les quatre
départements auvergnats on note 9338
départs. En deux ans, sur un total de 655.000
personnes partis au titre de la relève, du STO ou
de l'organisation Todt, ou encore par suite de rafles,
seulement 16.500 jeunes des chantiers de jeunesse
seraient partis soit 2,5% de l'effectif
global.
27 décembre : Les
Allemands exigent le renvoi du général de
la Porte du Theil.
1944
3 janvier : Laval relève
de ses fonctions le général de la Porte du
Theil.
4 Janvier : Le
général de la Porte du Theil est
arrêté par la Gestapo à
Châtel-Guyon, et interné en
Autriche.
26 mars : Les allemands
encerclent le plateau des Glières avec 12.000
hommes
10 juin : Suite à la
directive allemande du 13 mai 1944 prescrivant la
dissolution des chantiers, le gouvernement de l'Etat
français abroge les dispositions de la loi du 18
janvier 1941. Les jeunes sont transférés
à l'organisation Todt pour la construction du mur
de l'atlantique.
10 et 11 juin : Attaque
allemande contre le réduit du mont Mouchet
composé de 3 à 4000 hommes des maquis
d'Auvergne.
27 juillet : Attaque par
l'armée allemande et la milice du maquis du
Vercors où sont réfugiés des anciens
des chantiers.
1945
24 janvier :Instruction du
ministère de la Guerre relative à
l'incorporation dans l'armée des cadres des
ex-Chantiers de Jeunesse et leur assimilation pour ceux
qui ne sont pas anciens militaires.
11 février : le
général de Gaulle à Strasbourg remet
la cravate de commandeur de la légion d'honneur au
colonel Van Hecke.
4 mai : Libération du
général de la porte du Theil par la 1e
Armée Française
1er octobre : Une ordonnance du
gouvernement provisoire de la République
précise dans son article 1er : "Le temps de stage
accompli obligatoirement dans l'organisation des
chantiers de la jeunesse est compté comme une
durée égale de service
militaire"
© Jean-Louis
Philippart , Mai 2002
Bibliographie
:
* L'Armée
Française sous l'occupation, par
François Broche, Presse de la Cité, Tome
I, 2002
* Histoire des chantiers de
Jeunesse, racontée par des témoins,
colloque 12 et 13 février 1992, S.H.A.T.
Vincennes.
* La France de Vichy
1940-1944, par Robert O. Paxton, Nouvelle
édition du Seuil 1997
* Le Cantal de 1939 à
1945, les troupes allemandes à travers le
Massif central, par Eugène Martres, de
Borée, 1993
* L'Auvergne dans la
Tourmente , 1939-1945 par Eugène Martres, de
Borée, 1998
* Etude de deux Chantiers de
la jeunesse à Tronçais et Murat, par
Pascale Alatienne, mémoire de maîtrise
d'Histoire, Clermont-Ferrand 1986.
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