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village de moissey, deuxième chantier de fouilles de la tuilerie, été 2006

tuilerie gallo-romaine:la résurrection-I

ré-ouverture du chantier 10 juillet-12 août 2006, semaine du 10 au 16 juillet

mon journal tuilier, par Christel Poirrier

la tuilerie gallo-romaine, voir les articles de 2001


semaine I, du lundi 10 au dim 16 juil 2006
semaine II, du lundi 17 au dim 23 juil 2006
semaine III, du lundi 24 au dim 30 juil 2006
semaine IV, du lun 31 juil au dim 6 août 2006
semaine V, du lundi 7 au samedi 12 août 2006
tegulogénèse, à l'école, le mardi 25 juillet 2006

0. journal tuilier: état des lieux

dimanche 9 juillet 2006, le matin

 

Que les yeux pour pleurer

Celles et ceux qui l'ont aimée, adulée ou adorée feront bien d'y venir en ambulance, tellement l'image de 2001 est irretrouvable. L'élytre posé par le maçon est toujours en place, la végétation a conquis tout le reste, l'eau s'est mise dans les creux et les grenouilles aussi.

On espère que l'arrivée de la nouvelle équipe va lui redonner sa face humaine, sinon il faudra installer une cabane de vente de mouchoirs à pleurer, à se moucher, à renifler, à essuyer.

 voir comme c'était avant, puis, acheter des kleenex

vue générale du chantier, depuis le CD 37; dgàd: la zone, et encore la zone et toujours la zone

l'entrée du maître-four

les deux petits fours de potiers zonent par-là, à droite

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1. journal tuilier: d'abord, y voir un peu plus clair

lundi 10 juillet 2006, le matin

 

d'abord, y voir un peu plus clair

Les fouilleurs s'étaient mis au labeur dès le matin, en dénudant les futures aires de travail, aire de service du gros four, four adjacent et peut-être le champ des fours potiers, près du ruisseau. Qu'on soit au pied des pyramides ou dans la grande tuilerie de Moissey, le soleil donne (cogne) tout pareil, ce qui prouve qu'on peut avoir les mêmes émotions chez nous tout en économisant une lointaine et périlleuse virée sur l'Egypte.

les six archéologues ont commencé par ôter l'épiderme velu et verdoyant du lieu.

1 bis. journal tuilier: le pot de bienvenue

lundi 10 juillet 2006, le soir

 

fouilleuses et fouilleurs accueillis par la municipalité

Lundi soir 10 juillet, à 19 h pour ceux qui étaient à l'heure, l'équipe archéologique de Fabrice Charlier a été accueillie pour un pot originel destiné à se faire rencontrer les principaux protagonistes du chantier qui s'ouvre pour la durée de 4 semaines.

Cette rencontre bien fraternelle a été organisée par les habituelles chevilles ouvrières que sont le foyer rural et la municipalité, en gros, les mêmes personnes, dans la cour de l'école Besson (AB 266). Jambon, saucisson de chez Françoise, chips et autres comestibles, boisson américaine noire et crémant d'ici ou de pas loin, ont tenu en paroles toute la petite société pendant une heure. On pourra reconnaître sur les images qui suivent les gens qu'on connaît et même ceux qu'on ne connaissait pas.

dgàd: Fabrice, Erell, Camille, Jocelyne, Gillou, Delphine, Aymeric, René, Michel,

dgàd: un bout de Gillou, Delphine, Aymeric, René, Michel, Arlette, Christine

dgàd: Marie-Nöelle, Isabelle, Fabrice, Erell

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2. journal tuilier: la découverte avance très vite

mardi 11 juillet 2006, vers midi

 

les opérations de découverte vont au galop

Mardi 11 juillet 2006, vers midi, notre visite pour l'instant quotidienne nous a réservé une bien belle surprise: l'opération de découverte a progressé à très grands pas, à tel point que nous pensons que déjà mercredi, les fouilleurs vont pouvoir entrer dans le vif du sujet.

Cette équipe qui est conduite par le maître Fabrice et de sa très proche collaboratrice Christine, ne compte pour le moment que quatre personnes bénévoles, Aymeric, un lycéen qui vient de Toulon, Camille et Erell, deux bachelantes venues l'une de Moissey l'autre des Vosges, et Delphine, une parisienne universitaire en 3e année d'archéologie.

Tous ces fouilleurs ont un bel élan puisqu'ils ont déjà décapé les trois faces utiles du rectangle du chantier, ils ont enduré le climat de type tropical qui sévit actuellement sur notre ville, certainement grâce à des litres d'eau fraîche en quantité et ils ont progressé aussi vite grâce à des outils à main tout neufs.

Comme on peut le voir sur cette image, bien qu'on ne le voie pas très bien, mais on peut le voir depuis la route, le découvert souhaité est presqu'achevé. Attention, il n'est plus question de marcher sur ce qui ressemble à de la terre battue.

le grand trottoir latéral va bientôt revoir le jour: il y a là une grande aire dallée de service, dallée avec des "tegula"

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3. journal tuilier: vers le four 7

mercredi 12 juillet 2006,

 

vers le four 7

Il était midi lorsque nous avons constaté que le dégagement périphérique était terminé. L'équipe était déjà attelée à l'exhumation du moyen four (four 7), celui qui avait sa sole complète et dont l'aire de service touchait celle du gros (four 6).

Avec cette grosse canicule,

Étymologie d'après Wikipedia:

Canicule vient du latin Canicula, qui signifie « petite chienne », l'autre nom de l'étoile Sirius.

Il y a trois millénaires, Sirius se levait avec le Soleil au début de juillet et on lui attribuait de mauvaises influences (maladies causées par la chaleur et hurlements des chiens).

Dans la Rome antique, on tentait de conjurer l'influence néfaste de Sirius sur les moissons en lui immolant des chiennes rousses (couleur de l'astre à l'époque)

le chef de fouilles a proposé des horaires plus adaptés, de 8 à 13 h pour le matin et de 16 à 18 h pour le soir.

L'objectif du jour et de la fin de semaine reste la réappropriation du chantier par le débroussaillage, la préparation de l'exhumation du four 7, et plus tard, réparer l'affaissement du couvercle du gros four (four 6).

On se déplace avec précaution sur le gravier de l'"élytre" de protection. On retirera le gravier, puis les tôles.

Christine, Fabrice, Aymeric, Delphine, Erell, Camille, l'escadron de la fouille au complet.

à gauche de cette photo, on voit les chevrons de l'appareil qui protège le four 7.

le site en septembre 2001

Vue aérienne du site tuilier. (Voir en plein écran)

Vue aérienne du site tuilier. (Voir en plein écran). On verra aisément les fours 7 et 6 en agrandissant cette image. dessin © Fabrice Charlier et Véronique Brunet-Gaston-2001

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4. journal tuilier: sur le four 7 et pas pour rire

jeudi 13 juillet 2006,

 

sur le four 7 et pas pour rire

A 11 h ce jeudi, toujours sous un soleil plus que vigilant, les archéologues apprentis et confirmés avaient entrepris de mettre au jour le four 6. Après avoir retiré le couvert de groise, du bidime et des tôles, ils ont commencé la dépose des chevrons qui avaient été posés par le maçon moisseyais Marcel Richard. Ces chevrons sont flambants neufs comme au premier jour et il est permis de penser que tout ce qui est enfoui est intact, hormis bien sûr ce qui pourrait être dû à la présence de l'eau.

On a remarqué aussi un madrier de 4 m, couvrant le gros four 6, qui avait pas mal fléchi en 4 ans, Fléchi mais pas rompu.

Cet après-midi, le chef de fouilles qui a à faire à Besançon emmène toute l'équipe au musée: en effet, il tient, non seulement à initier les jeunes aux travaux physiques, mais encore à leur enseigner tout ce qui va avec.

Il est venu le moment de souligner que les rares visiteurs (dont nous sommes) ont enfin l'impression et le délicat sentiment d'avoir retrouvé, aujourd'hui, le site comme ils l'avaient quitté 4 années plus tôt. Maintenant, on se retrouve à peu près dans ses meubles.

La sole du four 7, la revoilà enfin,

la sole du four 7.

Delphine, Erell et Aymeric.

fours 6 et 7 dans cette perspective.

Aymeric, Fabrice (le cheffouilles) et Erell.

aire de service, dans l'eau, du four 6. Le madrier de sapin qui a fléchi mais pas rompu.

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5. journal tuilier: le four 7, c'est OK

vendredi 14 juillet 2006,

 

 le four 7, c'est OK

Sous un soleil toujours de feu, vendredi a pointé son nez comme les autres jours. Ce matin, vers 10 h, le four 7 était entièrement dégagé et le cheffouilles a porté l'infanterie sur le four 18, au fond à droite, pour voir et savoir s'il avait toujours bonne mine.

Puis le même cheffouilles a évoqué avec calme mais détermination la présence d'un nid de quelques guêpesses dont certaines avaient déjà piqué des membres du personnel-fouillant. Des membres éminents. Les guêpes, en quantité importante.

De 16 à 18 h, les archéologues ont suivi un cours du maître sur les matériaux de construction.

A 18 h, le cheffouilles et le témoin des fouilles se sont réunis à quelques pas du nid de guêpesses pour les exhorter à s'installer à peine plus loin que l'endroit gallo et romain. L'un des deux a revêtu le costume de lumière de la traite des hyménoptères et l'autre l'a photographié. Résultats des courses de bravoure, les deux guêpesses se sont retrouvées orphelines de leur nid patrimonial qui lui a coulé comme le Titanic.

le four 7, entièrement mis au jour (sa sole)

les guêpesses tentent de l'intimidation

Christine et Erell sont maintenant sur le four 18.

pause croissants et fruits: Aymeric, Erell, Delphine, Christine et Camille.

chasseur de guêpes peu identifiable

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6. journal tuilier: samedi studieux

samedi 15 juillet 2006,

 

samedi studieux dans la cour de la communale

Ce matin encore plus calorigène que les autres jours, les archéologues ont consacré leur matinée à une séance de tuilographie. Entourés du maître qui est dans la tuile depuis une vingtaine d'années, les aspirants ont appris à reconnaître les fragments de tégula (tuile plate à deux rebords).

Sur la table d'étude, un dessin référent permet, en faisant marcher ses synapses et autres circuits cérébraux, d'identifier avec une quasi certitude quel endroit un débris de tegula (tuile plate à deux rebords) occupe sur le dessin-mère.

Cette séance n'est qu'un cours apéritif car il doit déboucher, plus tard, sur l'observation et l'identification des traces qui figurent sur le plat des tegula (tuile plate à deux rebords). Ce marquage des tuiles romaines est en effet une des grosses finalités du travail de Fabrice Charlier qui en a écrit des liasses et des liasses sur cette question, au point qu'il est devenu aujourd'hui un des rares spécialistes au monde de cette question aussi pointue.

à l'examen clinique et sans stéthoscope, on peut savoir d'où vient le débris par rapport à la tuile entière. Premiers contacts avec les macotecs les plus convoités et étudiés.

le scoupe du 15 juillet, un gabarit en bois pour faire des tegula et imbrex (tuile canal). Ce matériel a été soit emprunté à des Romains qui le gardaient jalousement, soit il a été fabriqué par l'entreprise Charlier and Co.

en vouloir voir et savoir bien plus

environ une demi-tonne de fragments de tuiles, sortis du chantier de Moissey en 2001, partis en vacances à la base archéo de Besançon, puis de retour à la communale, le temple du savoir. Ces cageots contemporains sont appelés par nos archéologues "Curver", du nom de leur inventeur ou fabricant, Curver, peut-être le frère de Tupperware.

le cours tranquille d'identification avec Delphine et Erell, le Maître Fabrice, Aymeric et Camille, tous en bonne santé (message à l'intention des parents). Encore de beaux macotecs sur la table d'études

ici, c'est Erell, vosgienne mais bachelante, qui s'y colle

cette magnifique école primaire est certainement le lieu rêvé pour héberger tous ces passionnés de la brique. C'est un habitat "étendu" comme disent les ethnologues: ils dorment en classe, mangent et étudient dans la cour, cuisinent au caveau et se douchent au stade, quand ils ne grattent pas le sol sur le chantier, à 500 m de là.

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7. journal tuilier: manchedi culturel et quartier libre

manchedi 16 juillet 2006,

 

Ce manchedi était un vrai jour de relâche ou de relaxe.

Pourtant, ceux qui étaient présents cet après-midi ont appris à dessiner leurs découvertes. En effet, en archéologie, on ne se satisfait pas des photos prises sous différents angles, mais on dessine ses trouvailles ou ses champs, vus de dessus, avec la présence obligatoire d'une échelle. Fabrice nous dit "avec le dessin, on ne montre que ce qu'on veut montrer"

Ensuite, ils sont passés sur le travail informatique, scanner des images, et apprentissage de la retouche et de la mise en forme d'images avec un logiciel dédié à ce genre de travail, qu'on appelle logiciel de dessin (vectoriel ou bitmap).

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semaine I, du lundi 10 au dim 16 juil 2006

semaine II, du lundi 17 au dim 23 juil 2006

semaine III, du lundi 24 au dim 30 juil 2006

semaine IV, du lun 31 juil au dim 6 août 2006

semaine V, du lundi 7 au samedi 12 août 2006

tegulogénèse, à l'école, le mardi 25 juillet 2006

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