village de moissey, le passé

André Simonin, mon père [1911-1965]

par son fils Pierre, né en 1954

né à Moissey 1911-1965

page de Pierre Simonin

Pierre Simonin (1954)
Fernand Simonin (1923-2004) par Ch. Poirrier

André Simonin (1911-1965) par son fils Pierre Simonin

Gaston Simonin, (1913-1940) par son neveu Pierre Simonin

Marie Simonin (1864-1944) par Pierre Simonin

Philomène Simonin (1875-1950) par Pierre Simonin

Victor Simonin (1879-1954) par son petit-fils Pierre (1954)

Toute la vie, tome I, 2015, par Pierre Simonin(né en 1954)

voir aussi Groupes d'écoliers

Mon père, André SIMONIN 1911-1965

 

Mon père naît à Moissey, d'un père maçon et d'une mère au foyer, le 30 novembre 1911.

Il est le fils de Victor, maçon-couvreur, né le 5 novembre 1879 à Moissey et décédé en 1954 et de sa mère Fernande Pitot-Belin, née le 27 juillet 1887 et décédée à Moissey en 1968.

Il y avait six enfants dans la famille et il était le premier de cette lignée: Gaston naît en 1913, Georges en 1915, Yvonne en 1920, Fernand en 1923 et Lucienne en 1925.

Ses premières années, il les passe à l'école communale avec M. Edmond Guinchard, son instituteur.

Il quitte l'école à quatorze ans pour aller travailler dans la maçonnerie avec son père qui est entrepreneur à Moissey, à son compte.


Dès l'âge de 14 ans jusqu'à l'âge de 20 ans, il travaille comme maçon et en 1931, il effectue son service militaire dans le 47ème Régiment d'Artillerie en tant que canonnier affecté au troisième groupe et à la cinquième pièce.

Le 6 septembre 1939, il rejoint le 47ème régiment d'artillerie pour la mobilisation générale pour prendre part à la campagne contre l'Allemagne du 2 septembre 1939 au 25 juin 1940 en tant que canonnier servant actif. Il sera démobilisé le 17 juillet 1940.

De ces cinq années de guerre, il restera très marqué, notamment par la mort de son frère Gaston, tué à Guigneville dans le Loiret à l'âge de 27 ans.

Il écrivit et consigna sur un carnet, que je garde précieusement, sa vie d'armée pendant ces années. Ce qu'il décrit, est ce qu'il reste du témoignage de ces vaillants soldats ayant combattu pour la France.

Nos soldats prenaient le temps de noter les faits de guerre et de les raconter sur un journal à cette époque. De vrais Français, des hommes ayant l'amour de leur pays et des soldats anonymes, beaucoup mourant pour leur patrie. André reçut la carte de combattant ainsi que la Croix de guerre avec étoile de bronze. Foi respect valeur n'étaient pas des mots roulés dans la boue. Une règle d'honneur existait.


Mon père était un homme simple, gentil, apprécié par les gens du village et qui aimait rendre des services. Vivant simplement, il était "chauvin de son pays" et de cette France en profondeur.

En 1939, il fait la connaissance de Madeleine Bécanier, une "bisontine" (nom des habitants de Besançon) qu'il épousera en 1942. De cette union naîtront deux enfants, Nicole en février 1944, et Pierre en janvier 1954.

Mon père lisait des livres volumineux de par la taille et l'épaisseur qui étaient empilés chez ses parents à la maison du Fort Griffon ou qu'il empruntait notamment à Madame Eulliot, une dame âgée, notre voisine.

C'étaient souvent des ouvrages de guerre, ou traitant des deux grands conflits, 14-18 et 39-45.

Il reprit l'entreprise de maçonnerie de Victor Simonin, son père lui passant le relais le 21 décembre 1942.

Les outils mécaniques n'existaient pas. Tout le travail se faisait à la pelle et à la pioche. Le métier de maçon était très dur physiquement et les hommes étaient usés avant l'âge. Il n'y avait pas beaucoup de véhicules comme aujourd'hui et les brouettes et les échelles étaient amenées avec des charrettes tirées par des chevaux.

Mon père avait très peu de passions ne se consacrant qu'au travail et à "son village de Moissey". Il passait une part de son temps à s'occuper des "activités de son pays" comme il disait. Les gens du pays se rendaient service simplement. Ses seules distractions étaient d'aller aux champignons et au cresson, ou doucette, et tailler ses vignes "à la Carrière" ou "à Roche ".

Ces vignes permettaient de distiller de la "goutte" ou ce qui est appelé plus couramment le "marc". C'était un rituel que beaucoup de villageois avaient avec le "droit de bouilleur de cru".

L'entreprise Simonin André fut donc créée en 1942 et tourna jusqu'en 1965 date du décès de mon père.

Tout tournait bien et ma mère gérait en faisant la comptabilité et les contraintes administratives qui étaient simples dans les années 60, pour une petite entreprise.

Passionné de moto, il avait une moto Monet-Goyon et il a obtenu son permis deux roues en décembre 1936.

Pour les voitures, il passa son permis de conduire tardivement, en 1953.

Je revois sa première voiture d'occasion de chantier une C4 Citroën à plateau, datant de 1930. Cette vieille bagnole démarrait avec une manivelle qui lançait le moteur. La voiture a 23 ans quand il l'achète, et cette "auto" est déjà bien usée. C'est seulement vers 1958, ma mère insistant, que l'on changera cette vieille auto .

Un petit camion Renault d'occasion arrivera vers 1963.


Mon père était un homme très occupé par son travail, et de ce fait, je le voyais peu. Ma soeur Nicole aura beaucoup plus d'occassions de parler avec notre père par rapport à moi qui suis plus jeune, mais il me reste quelques souvenirs de discussions au coin du feu.

Rentrant tard, il travaillait toujours le samedi et le dimanche, il préparait les outillages à l'atelier. J'étais souvent couché quand il rentrait à la maison.

En 1963, il fabrique un puits de six mètres dans notre jardin qui est derrière la maison de M. et Mme Penez pour qu'on reçoive de l'eau sur l'évier. On installe une pompe mais cette eau n'est pas potable. On n'utilisera pas longtemps cette eau car tout le village aura l'eau sur l'évier dès 1964: une révolution qui marquera les gens pour cette époque.

Etant pompier bénévole de 1949 à 1962 il s'occupera des manœuvres du dimanche, et aussi il creusera les tombes des gens du village qui décédaient.


Ce 15 juin 1962 est un grand jour pour le village.

Le Général De Gaulle doit passer et s'arrêter à Moissey. De Gaulle représente un mythe pour la France de cette époque. Il est un peu le libérateur de 1945. M. Marcel Daudy, capitaine des pompiers, précise que le Général a serré la main de tous les pompiers.

Mon père, en étant présent ce jour-là, a dû avoir une grande fierté.

 

Le lavoir et les Gorges

Je me rappelle être allé plusieurs fois aux Gorges avec mon père et ma mère.

Des images témoins de la construction de ce lavoir sont disponibles.

Il était fier de la construction du lavoir, réalisé avec son père Victor, son oncle, et son frère Fernand.

Nous avions deux vignes qui donnaient du vin bourru, le raisin s'appelait le "bacau".

 

La fin de l'entreprise

En 1965 ma mère décida de vendre l'entreprise. Les ouvriers furent reclassés dans les entreprises limitrophes. Afin de finir de m'élever, ma mère et moi allons quitter ce beau village de Moissey avec beaucoup de regrets.

Elle s'occupera d'une gérance en épicerie.

C'est ainsi.

La vie passe, mais les souvenirs restent.

 

 

Pierre Simonin, mai 2011.

Post scriptum vinicole.

A Moissey il y a eu pendant des décennies deux sortes de raisins cultivés,

- le raisin noir appeleé "baco" du nom de son "inventeur", vers 1902,

- le raisin blanc, appelé "noah" ou noa, raisin hybride américain que Otto Wasserzicher a élaboré en 1896.

mon père, André Simonin, en 1932

Mariage d'André et Madeleine (au centre) en 1942; à gauche Yvonne et Fernand, à droite, Lucienne

image légendée par Pierre Simonin

la famille Simonin en 1944: Victor Simonin, Robert Bécanier, Fernande Simonin, Yvonne Simonin un peu cachée, Jeanne Bécanier, Paul Bécanier derrière le bébé Nicole, à côté de Paul Fernand Simonin, Andrée Labadie (broche étoile), M. Labadie qui tient par l'épaule Lucienne Simonin.

Andrée Labadie, le bébé Nicole Simonin, Fernand Simonin, le 19 mars 1944, jour du baptême, au pied de la grande fontaine et du buste du Sénateur Pierre Lefranc.

Noce d'Aymé Laplante et Lucienne Simonin, soeur de Fernand (et à côté de lui sur cette photographie), le 18 septembre 1946 et soeur d'André, au Fort Griffon.

photo de noces légendée par Pierre Simonin

photo de noces légendée par Pierre Simonin

mariage de Lucienne et d'Aymé en 1946

le livret militaire et la Croix de guerre, avec étoile de bronze, d'André Simonin

le livret militaire d'André Simonin

Madeleine et André Simonin vers 1940, maison du Fort Griffon

Madeleine et André Simonin et leur premier enfant, Nicole en 1944 (jour de son baptême), à Moissey, devant le buste du Sénateur Lefranc

André Simonin en 1959

famille Simonin Fort Griffon: Marie-Pitot Belin, Lucienne Simonin (qui regarde ailleurs), Yvonne Simonin-Bécanier (collier), Robert Bécanier, Fernande Simonin (cachée), Fernand Simonin (avec ses deux mains), André et Madeleine Simonin.

légendes de Pierre Simonin

Lucienne, à gauche, à Fort Griffon (Moissey), en 1942.

Pierre Simonin, fils d'André, à l'école primaire de Moissey-petite classe, en 1960

le 23 mars 1965, Madeleine, André (tenant chacun un enfant et à droite, leur fils Pierre.

images légendées par Pierre Simonin

le 23 mars 1965, Pierre, son père André et M. Baptizet

Fernande (née Pitot-Belin) et Victor Simonin, parents d'André, vers 1950

Pierre Simonin, grande rue, 5 juillet 1959

Pierre Simonin, fils d'André, petit-fils de Victor, à Moissey en 2011.

Pierre Simonin (1954)
Fernand Simonin (1923-2004) par Ch. Poirrier

André Simonin (1911-1965) par son fils Pierre Simonin

Gaston Simonin, (1913-1940) par son neveu Pierre Simonin

Marie Simonin (1864-1944) par Pierre Simonin

Philomène Simonin (1875-1950) par Pierre Simonin

Victor Simonin (1879-1954) par son petit-fils Pierre (1954)

Toute la vie, tome I, 2015, par Pierre Simonin(né en 1954)

voir aussi Groupes d'écoliers

village de moissey, quelques chansons de Pierre Simonin et Denis Simonin

La Farandole, sur YouTube, Pierre Simonin et Denis Simonin

Si loin d'elle, Denis et Pierre Simonin

Village d'enfance, Pierre Simonin

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