village de moissey

la gendarmerie de moissey

par Christel Poirrier, grâce à la collaboration du Chef Daniel Pradel

autres pages sur la gendarmerie de moissey
l'article de Karine Louis en 1991
l'article de Laure Bidoire en
l'enquête de Christel Poirrier en 2008
les cartes postales sur la gendarmerie

et d'autres commerces ou services

la première gendarmerie, à cheval, rue haute, AB 247

la première gendarmerie, à cheval, de 1891 à 1899, sur deux habitations sous le même numéro AB 247. Cette immense porte est l'entrée des chevaux

la première gendarmerie, à cheval, de 1891 à 1899, l'entrée des gendarmes

la première gendarmerie, à cheval, de 1891 à 1899, l'imposte en bois

la seconde et actuelle gendarmerie, rue basse, AB 94

le plan ancien de 1824, page de couverture

le plan ancien de 1824 nous montre l'encombrement immobilier de l'emplacement de la future gendarmerie

la gendarmerie seconde, vue aérienne militaire de 1925

L'entrée et ses deux tours, carte datant d'environ 1900

La gendarmerie en 1907, après qu'elle ait quitté la rue haute, vers 1899.

La gendarmerie vue du clocher.

 

la gendarmerie

Il y a à Moissey des immeubles qui ravissent et dont la simple beauté ne peut pas être égalée ou améliorée. Mais il y en a un qui étonne, pour le moins, par sa facture purement urbaine, implanté en pleine campagne, c'est la Gendarmerie à cheval. Sa forme et sa hauteur nous feraient croire qu'il a été érigé récemment. Il n'en est rien, cet immeuble, déjà recensé sous une forme bizarre en 1824 (date de l'achèvement de l'Atlas parcellaire cadastral, dit cadastre de Napoléon), s'est trouvé repris et remanié jusqu'à obtenir l'allure qu'on lui connaît [AB 94].


les deux tours

La première (dit-on par hypothèse) mouture, enfin celle qui précéda le bâtiment actuel pourrait remonter très loin dans le temps. Le bâtiment n'était pas en H mais plutôt en L, et de plus, l'espace entre lui et la rue basse contenait deux autres immeubles, eux-mêmes agrémentés de tours (2) qui les desservaient, une chacun. On voit encore la seconde tour, déjà abîmée, sur la vue aérienne de 1925. Cette tour a perdu son chapeau et l'eau a certainement continué ses ravages.

La tour qui a persisté et qui est bien partie pour persister ad vitam aeternam (puisque le propriétaire, la gendarmerie nationale, l'entretient), desservait trois niveaux qui avaient chacun une hauteur sous plafond assez modeste, à en juger l'espacement des trois portes entre elles. Pour avoir soupçonné que cette tour conduisait à une cave, la visite nous a blanchi le chou puisque le sol, au niveau du terrain ambiant, est minutieusement dallé. Mais on ne peut pas s'empêcher d'être obligé de penser que ces escaliers tournants, en pierre de Moissey ou de Sampans, conduisaient au "sous-sol". Le chapeau montre une charpente sur-dimensionnée, avec des bois de chêne "dix fois trop forts" pour leur destination; et juste sous ces bois horizontaux, les traces d'un vrai pigeonnier qui a dû être installé par un gendarme, utilisant la seule petite lucarne de l'édifice, tourné vers la montagne de la Serre. Notons tout de même que ces bois sont adaptés à la couverture de pierres, [loses, lauzes, laves] encore présentes aujourd'hui, d'un poids considérable.


 ce que nous disent les papiers

L'immeuble, vraisemblablement une ferme qui n'en finit pas d'une théorie de granges, d'étables, de bûchers, de résidences lapinières, de poulaillers a été vendu à M. Yves Robert en 1894, par un M. Le Grand de Mercey, propriétaire demeurant en Saône-et-Loire.

Le procès verbal d'installation, signé de Odon Joseph Loisey, maire en exercice (et beau-frère de Pierre Lefranc, sénateur inhumé à Moissey) et de Ferréol Boucon, capitaine de gendarmerie, certifie que "la brigade à cheval de gendarmerie, créée à Moissey par décision ministérielle du 1er juillet 1891, a été installée aujourd'hui [1er juillet 1899] dans la maison affectée à son casernement et appartenant à M. [Yves] Robert qui en a passé bail pour 18 années consécutives".

Ce même bail a été reconduit en 1917, ce qui a conduit l'occupation locative jusqu'en 1935. En 1935, l'état a choisi d'acquérir l'immeuble, jusqu'à nos jours [en 2008].

De 1891 à 1899, la gendarmerie à cheval était installée dans la rue haute, dans la propriété de la famille de Maurice Besson, AB 247.


une petite visite pour essayer d'y comprendre quelque chose

Le vendredi 12 juillet 2008, l'Adjudant Daniel Pradel, commandant cette brigade depuis 2002, nous a montré quelques documents notariés et nous a fait visiter le rez-de-chaussée et le grenier.

 

le rez-de-chaussée

Si en 1824, le plan du cadastre nous montre que l'immeuble a tout d'un bâtiment d'exploitation agricole, en 1899, il a été entièrement refait, sur d'autres plans, tout en respectant la limite septentrionale de l'ancien immeuble. L'immeuble, sous la forme qu'on lui connaît, a été modifié entre 1824 et 1899, peut-être même entre 1894 et 1898.

Les modifications ont été très importantes. Le bâtiment central et l'aile Nord ont gardé leurs fondations et une partie de leurs murs, pour le reste, le long de la rue basse, c'est du tout neuf. La partie basse du bâtiment central est à moitié enterrée dans le sol, à niveau d'un côté et enterrée de l'autre. La plupart des pièces de cet endroit sont appelées caves, et effectivement, il y règne une température de cave. C'est d'ailleurs ici que subsistent encore les deux "chambres de sûreté" une pour homme, l'autre pour femme.

Dans le grand garage à bicyclettes qui ouvre sur la rue basse, destiné initialement aux chevaux car à quelques mètres de l'abreuvoir de la rue basse, on est en croisées d'ogives, dont le départ est en pierre, jusqu'à 1 m du sol et tout le reste en briques normalisées (genre 5 x 10 x 20 cm). Dans le milieu du bâtiment central, on retrouve des jambages et des arcs en plein cintre comme on en trouve dans la rue du Dieu de Pitié, qui annonce des dates comme 1615 et 1617. De là à dater ce bâtiment "originel" du début du XVIIe siècle, il n'y a qu'un pas. Les culots des nervures des croisées d'ogives ne ressemblent pas à ceux de la maison Miroudot ni à ceux de la Maison Paroissiale, dite par ailleurs maison de Marie Gaillard. Certains sont ornés d'un coeur en relief. Partout dans l'ensemble visité, aucune trace d'occupation chrétienne comme on trouve abondamment ailleurs dans le village. Dans le reste du village, les rares dates sont toutes agrémentées, d'une croix en forme de signe plus (+) entre les chiffres, et bien sûr des initiales christiques (IHS) ou mariales (MA) ou même les deux. Ça et là, des motifs floraux, l'un à 5 pétales sur un manteau de cheminée, deux autres à 8 pétales sur les "corbeaux" qui soutiennent le seuil au-dessus de l'escalier monumental à deux volées.

La gendarmerie à cheval a été éteinte par décret en 1937, mais Eugène Bigotte nous dit que l'usage de la bicyclette a été adopté dès 1890, jugée bien plus commode que l'entretien régulier des chevaux, par les brigades qui en ont vu l'intérêt. Chaque brigade avait une grande liberté d'adopter les moyens de locomotions qui lui siéraient le plus.

Il nous alors semblé que cet immeuble n'avait pas été construit, (ou rénové) à destination d'une congrégation. La forme de l'ensemble rénové, en H avec la barre surbaissée, rappelle fortement le plan adopté au moment de la construction des Ecoles Normales d'Instituteurs et d'Institutrices construites sous la IIIe république, et souvent même bien avant, généralement au cours du deuxième quart du XIXe siècle. Celles du Jura, à Lons-le-Saunier, ont été édifiées, en 1865 pour les garçons et 1870 pour les filles.

 

les combles

La visite du grenier n'apporte aucun élément qui puisse dater ou préciser la destination de l'immeuble. De nombreuses les fermes ont été remplacées par des entraits sur-élevés, en sapin, alors que dans les couvents Miroudot ou Marie Gaillard, on voit encore des bois de soutènement placés à l'envers des pièces de charpente de marine (en somme, les "côtes" d'un vaisseau à l'envers).

 

alors ?

On pourrait tenir pour certain que cet immeuble a été rénové en vue de loger une collectivité. S'il est logique d'écarter l'idée de congrégation, les hypothèses restantes sont peu nombreuses: une école, un hôpital et pourquoi pas une gendarmerie ? Le promoteur devait avoir des finances solides pour la construction d'un immeuble qui possède un nombre impressionnant de pièces (14 pièces à feu au rez-de-chaussée-sur-élevé), de portes, de fenêtres, des mètres-carrés de toiture en belle quantité.

le 13 juillet 2008, christel poirrier

 

pour conclure

Lorsqu'on examine attentivement les parcelles sur lesquelles a été construite la gendarmerie actuelle, on comprend bien qu'il s'agit d'un bâtiment neuf qui a été érigé sur des fondations anciennes, du moins pour ce qui concerne le corps principal et l'aile Est. On croit comprendre que M. Yves Robert a fait cette acquisition [en 1894] à seules fins d'en faire une gendarmerie. Il a, avant 1889, abondamment rencontré les autorités militaires afin de réaliser à leur demande un bâtiment qui conviendrait parfaitement à sa destination. Ainsi on comprend bien ce que cette construction, de type Haussmannien, fait à cet endroit-là. Cette gendarmerie, à l'échelle de l'histoire, est toute neuve, puisqu'elle a fêté son 110e anniversaire en 1989, en même temps que nous avions fêté le bi-centenaire de la révolution.

le 7 septembre 2008, christel poirrier

Le bail entre M. Robert et la gendarmerie à cheval, 1er juillet 1899, source Adjudant Daniel Pradel-Moissey 2008

Le plan de la gendarmerie en 1991.

Le corps principal, vu depuis la cour, à droite, l'escalier monumental.
Le village, vu depuis la cour de la gendarmerie.

Le village, vu depuis la cour de la gendarmerie. Cette tour desservait 3 niveaux, et peut-être un sous-sol

 

la gendarmerie, état des lieux le 23 mars 1898

[état des voeux]

15 mois (le 23 mars 1898) avant que la brigade prenne ses quartiers dans l'immeuble Yves Robert, l'autorité militaire a rédigé un état des lieux dont nous reproduisons les extraits les plus significatifs.

Il est d'abord indiqué "changement de casernement, l'ancien étant abandonné à cause de ses nombreuses incommodités", pour une brigade de 5 hommes, un chef et 4 gendarmes (et naturellement les chevaux, dont il n'est pas fait mention).

L'autorité militaire dit en outre:

- L'accès à ce bâtiment ne laisse rien à désirer pour la sûreté et le secret des opérations des gendarmes, il est situé sur la route départementale de Dole à Gray.

- Il existe un puits d'eau potable avec pompe,

- L'écurie est saine et bien aérée, elle satisfait d'ailleurs, quant à la largeur, la longueur et la hauteur et l'ameublement aux conditions exigées par les circulaires du 23 7bre 1840 et du 15 janvier 1887.

- Les greniers sont assez spacieux pour contenir l'approvisionnement en fourrage de six mois.

L'autorité militaire demande:

- Logement n° 1 (Chef de brigade).

- Ce logement sera composé de deux chambres à feu, d'une cuisine et d'un cabinet. Le vestibule séparera le bureau du logement. L'entrée principale sera par le grand escalier donnant sur la cour intérieure.

- Cuisine. La cuisine sera faite à droite du bureau, en enlevant les murs de séparation des cabinets existants. Cette cuisine aura accès dans le vestibule par le corridor; elle sera planchéiée. Blanchir les murs et le plafond, peindre les soubassements à un mètre au-dessus du sol et les boiseries, placer un évier coulant, avec conduite au dehors, près de la fenêtre qui sera percée dans le pan coupé de la façade donnant sur l'entrée de la caserne. Aménager la cheminée pour y placer un poêle, et construire un réchaud en briques de deux trous au moins, faire un placard avec rayons.

- Chambre n° 1. Rien à signaler, placer un râtelier d'armes.

- Chambre n° 2. Refaire la tapisserie, condamner la porte donnant sur le logement n° 3 et en faire un placard.

- Vestibule. Réparer le carrelage.

- Cabinet. Blanchir les murs et le plafond et faire les peintures nécessaires.

- [Les mêmes préconisations concernent les logements 2, 3, 4 et 5.]

 

- L'écurie.

Blanchir les murs et le plafond, fermer à l'aide d'une trappe l'ouverture donnant dans le magasin à fourrages. Démolir le box actuel et faire à la place la 5e stalle de 1,70 m de large. (Les 4 stalles existantes sont en bois de chêne, en bon état et ont la largeur et la hauteur réglementaires). Fixer à chaque mangeoire une tringle en fer, placée verticalement et fixée au sol et à la mangeoire, avec chaîne fixe glissant de haut en bas.

Nettoyer à la potasse le râtelier et les mangeoires qui sont en bois de chêne et en bon état. Placer contre le mur 5 ou 6 chevilles en bois pour y suspendre les bridons et les musettes. Fixer au plafond une poulie avec corde pour y suspendre une lanterne. Le sol de l'écurie, qui est pavé, sera mis en bon état de façon à permettre l'écoulement de l'urine au dehors dans la rue.

Démolir le briquetage situé entre l'écurie et la carrosserie actuelle et construire dans cette dernière deux stalles en chêne de 1,70 m de large avec mangeoires et râteliers également en chêne. Les mangeoires auront 20 cm de profondeur, 30 cm de largeur en haut et 24 cm en bas, l'arête inférieure sera à 1,10 m du sol, le pied des fuseaus sera à 0,50 m du plan supérieur des mangeoires qui seront munies chacune d'une chaîne glissant sur la tringle de fer comme il est dit plus haut.

La carrosserie actuelle sera plafonnée et on ménagera dans le plafond une ouverture avec gaine en tôle ou en planches pour conduire l'avoine du magasin, situé au-dessus, dans le coffre, placé dans cette dernière pièce; ce coffre, fourni par le propriétaire, aura la contenance d'un mètre-cube environ et fermera au cadenas. Placer au-dessus du coffre, un support en fer pour y suspendre les balances.

- La sellerie.

Placée entre l'écurie et le local réservé par le propriétaire. Crépir et blanchir les murs, fermer la grande porte donnant sur la rue (cette porte sera murée) ainsi que celle donnant sur le local réservé par le propriétaire. Faire un plafond, niveler le sol et y faire un béton. Fixer dans le mur un nombre suffisant de chevalets (huit ou dix) pour supporter les selles, avec cheville au-dessus de chacun pour suspendre les brides.

- les magasins à fourrage.

Situés au-dessus de l'écurie. Fermer une des portes faisant communiquer le magasin à fourrages avec la chambre à avoine. Fixer une poulie avec une corde au-dessus de la fenêtre de cette chambre à avoine donnant sur la rue: cette pièce est planchéiée; les enduits devront être refaits soigneusement tout autour, à un mètre du sol.

Réparer l'escalier y conduisant et donnant dans la cour.

- Les greniers.

Chaque ménage aura celui situé au-dessus de son logement. Ces greniers seront séparés par une cloison à claire-voie avec porte fermant à clef pour chacun.

- Les caves.

La cave indépendante sera attribuée au logement du Chef de Brigade, elle fermera à clef. La grande cave sera divisée en quatre parties égales: celle portant le n° 2 sera desservie par la même entrée que la cave n° 1. Les caves 3, 4 et 5 auront leur entrée sur le passage conduisant aux jardins. Un corridor longera ces trois caves sur lequel elles auront accès: toutes seront séparées par une cloison à claire-voie avec chacune une porte fermant à clef.

- Les Chambres de Sûreté.

Situées sous le logement n° 3 et prenant accès sur le passage menant aux jardins. Construire un mur pour séparer celle des femmes du couloir commun aux deux chambres de Sûreté. Diminuer la largeur des fenêtres et les griller de forts barreaux de fer; ces ouvertures seront pourvues d'une croisée.

Ces pièces qui sont voûtées devront avoir une solidité défiant toute chance d'évasion; les portes seront en chêne et munies d'un fort verrou fermant au moyen d'une forte serrure. Le sol sera bétonné et les murs blanchis à la chaux. Le couloir fermera également à clef. Ces deux pièces seront pourvues chacune d'un lit de camp du modèle ordinaire. Un guichet grillé sera percé dans le haut de chaque porte et fermera à l'extérieur.

- La buanderie.

Située sous la chambre n° 2 du logement n° 2. Crépir les murs et blanchir cette pièce; faire un béton et percer dans le mur un trou pour l'écoulement des eaux; fermer les deux fenêtres du côté Sud.

Placer une chaudière ainsi qu'un cuvier de 500 litres environ, avec trépied. Construire un bassin cimenté avec caniveau pour l'écoulement.

- Les bûchers.

Le bûcher n° 1 situé sur le passage conduisant aux jardins et aux caves sera affecté au logement n° 1. Les bûchers n° 2 et 3 seront établis dans le local situé au-dessous des deux premières pièces du logement n° 2. Ce local sera divisé en deux parties égales par une cloison à claire-voie. En face de la porte principale, il sera établi un tambour également à claire-voie avec deux portes fermant à clef. Les bûchers n° 4 et 5 seront établis dans le local situé au-dessous de la 3e pièce du logement n° 5 et seront aménagés comme les bûchers n° 2 et 3.

- Les latrines.

Une pour chaque sexe; elles seront établies à gauche de l'escalier conduisant aux logements n° 4 et 5. Le sol sera cimenté et percé d'un trou avec semelles également en ciment de chaque côté du trou; la fosse devra être étanche. Les portes munies d'une ouverture en losange fermeront au moyen d'un verrou à l'extérieur et d'un crochet à l'intérieur. Les murs seront blanchis à la chaux. Le propriétaire sera tenu de faire vider la fosse quand besoin sera.

- La fosse à fumier.

La fosse à fumier est placée loin dans le jardin et derrière la clôture métallique, à proximité de l'allée principale; son éloignement rassure de toute infiltration.

- Le puits.

Le puits situé dans la cour est muni d'une pompe et ne craint aucune infiltration, mais on devra quand même assurer l'étanchéité de ses parois. Son eau est potable. Une auge-abreuvoir sera installée près de ce puits.

- La cour.

L'entrée est munie d'une porte en fer solide à deux vantaux pourvus d'une serrure. Placer au-dessus, au moyen de supports en fer, une plaque de tôle, de la largeur de la porte, portant l'inscription: "GENDARMERIE NATIONALE", au centre de laquelle sera placée une douille avec anneau destinée à recevoir la hampe du drapeau.

Une cloche en bronze sera placée à côté du portail à l'intérieur avec chaîne en fer à l'extérieur, pour permettre au public de sonner du dehors.

- Les jardins.

Situés derrière le bâtiment. Les défricher et les diviser en cinq parties égales séparées de la partie réservée au propriétaire à l'aide d'un grillage, l'allée existante restant à la brigade et devant servir aux voiture enlevant le fumier.

La porte au bout de l'allée ne sera qu'à la brigade; le propriétaire construira une porte particulière pour pénétrer dans la partie du jardin qui lui est réservée.

- Observations diverses.

Ce paragraphe passe en revue les différents crépis à ajouter et les blanchissements de murs. Il souligne: toutes les portes, les fenêtres et les persiennes devront être repeintes intérieurement et extérieurement. Les serrures seront remises en bon état. Le tirage des cheminées sera assuré.

Fermer les portes conduisant aux tourelles.

Au-dessus de chaque porte, les inscriptions d'idendification seront faites en lettres apparentes, "chambre de sûreté, magasins, latrines, buanderie etc..."

Dans les cuisines, la dernière couche de chaux sera teintée en jaune et deux corps de liteaux parallèles seront placés le long des murs pour la suspension des ustensiles de cuisine...

- Observations générales.

Le propriétaire est chargé:

1. De fournir et d'entretenir en bon état le drapeau aux couleurs nationales, drapeau en étamine muni d'une hampe et d'un étui. L'étoffe de ce drapeau aura 1,30 m au carré et la hampe 2,50 m de haut; cette hampe sera en bois et surmontée d'un fer de lance en cuivre doré à deux faces soudées ensemble. L'étui du drapeau sera en toile cirée. Ce drapeau ne sera déployé que les dimanches et jours fériés.

2. De faire ramoner les cheminées tous les ans avant le 1er novembre.

3. De faire faire les réparations locatives déterminées par les art. 1754 et 1755 du Code Civil: seules les réparations provenant du fait des gendarmes resteront à leur charge.

4. De contracter une assurance sur le fonds et contre les risques locatifs et recours aux voisins.

Toutes les constructions et réparations indiquées dans le présent état devront être exécutées avant le 1er juillet 1899, le propriétaire s'y engage formellement, et dans le cas de non exécution, il y sera pourvu à son compte à la diligence de l'administration.

Le montant des dépenses occasionnées par les travaux désignés ci-dessus s'élèvera approximativement à la somme de Six mille francs.

 

le 13 juillet 2008, christel poirrier

la gendarmerie seconde vers 1963

vue aérienne particulière en 1989

vue terrestre en 2006

la seconde gendarmerie, visitée en 2008

Cette partie a été très longtemps le bureau, avec accès au public sur le côté, à droite

vue d'un des corbeaux de soutènement de l'escalier d'honneur

le puits d'origine a été réhabilité, mais il n'a pas changé de place

l'écurie, à peine enterrée

les caves du personnel sont installées dans le bâtiment primitif, certains culots sont signés d'un coeur

un piedroit d'une grosse cheminée au rez-de-chaussée

le linteau de la même cheminée

ici, l'entrée des deux anciennes cellules, une pour chaque sexe

dans les caves, une belle porte arrondie datant du XVIIe siècle ou avant

la charpente toute en chêne doit dater de la reconstruction de 1899. Les chevrons neufs en sapin datent d'une récente rénovation (1970 à 1980 peut-être)

et d'autres commerces ou services

autres pages sur la gendarmerie de moissey
l'article de Karine Louis en 1991
l'article de Laure Bidoire en
l'enquête de Christel Poirrier en 2008
les cartes postales sur la gendarmerie

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