au caveau communal et avec des comédiens de moissey

"l'assemblée des femmes"

comédie d' Aristophane, par la troupe du Caméléon

mise en scène Benoît Humbert (de la Compagnie La Carotte)

texte et images de christel poirrier.

voir aussi: menotey: les voix de lumière, Dominique Géneau et Jacques Roux, 22 oct 2006

En plein milieu du spectacle, après la prise du pouvoir, les femmes se rhabillent en femmes.

l'assemblée des femmes de stéphane aristophane

par la troupe du Caméléon, au caveau de moissey le dimanche 13 mars de 15 h 06 à 16 h 36

 

Aristophane qui ne s'appelait pas Stéphane car ces gens-là avaient comme post-nom "fils de "... est né du côté d'Athènes vers moins 445 et serait mort autour de moins 386. Sur 44 comédies qu'il aurait écrites, seulement 11 nous seraient parvenues entières, mais toutes traitent de la même question: le monde tel qu'il est ne convient pas à Monsieur Aristophane, alors il fait jouer des pièces, où en dénonçant le pouvoir, la corruption, la servilité, la propriété, il rêve d'apporter sa contribution à un monde mieux fait.

L'histoire nous révèle qu'il aurait appartenu à la "démocratie rurale", ennemie de la "démagogie urbaine", au moment de la guerre du Péloponnèse.

La pièce "l'assemblée des femmes", écrite il y deux millénaires et demi est un reportage-fiction sur ce que serait la société dont les femmes auraient pris le pouvoir, et pas en douceur, on s'en doute, en calquant leur attitude sur ce qu'elles croient avoir subi du pouvoir lorsqu'il était masculin. Naturellement, tout cela serait trop beau puisque Monsieur Aristophane, qui n'est pas que misogyne, dénonce un peu plus loin l'empreinte de l'hystérie sur la plupart des comportements féminins (hystéra en grec = utérus en latin) et le pouvoir au féminin aurait toutes les chances de réussir à condition que ce ne soit pas des femmes...

Le sujet de la pièce est intéressant, car affreusement actuel et la présentation par la troupe du Caméléon est elle aussi intéressante. On nous montre d'abord des femelles qui glapissent comme des renardes*, ce à quoi tout le monde dans le public n'est pas forcément préparé. La pièce, que je ne raconte pas, nous apporte ensuite des portraits bien caricaturés d'hommes qui sont pleins de bonne volonté, et qui ont le sentiment confus que ça ne va pas aller; il y a même en prime, le portrait du pleutre qui explique bien qu'il va essayer "d'indexer" sa conduite sur celle du plus grand nombre. En passant, l'auteur nous promène dans les délices de la collectivisation de tous les biens, incluant même celle des charmes masculins. Il n'y a donc, au cours de ces 90 minutes de spectacle, pas matière à s'ennnuyer.

Bien sûr, la troupe et son metteur en scène ont pris des libertés pour pouvoir jouer avec leurs propres armes: mais, comme à l'époque d'Athènes, les comédiens restent visibles, se font maquiller sans se cacher, l'idée de choeur a été conservée avec un petit groupe de 5 comédiennes qui occupent l'espace comme une seule femme. Elles font flèche de tout bois car en plus des cris et des hurlements, elles ont d'autres cordes à leurs arcs: elles dansent, un peu, mais elles chantent beaucoup et même, elles chantent bien (et beau). Le Caméléon a donc rajouté à son interprétation une couche sonore de toute beauté, une bande son faite in vivo, un guitariste dont on voit que c'est le métier, et deux comédiennes qui nous poussent des paroles nouvelles et éloquentes sur des airs connus, et dont en comprend aussi clairement qu'elles ont étudié le chant, mais pas seulement à la chorale communale.

Cette pièce semble avoir plu à beaucoup de gens, puisqu'elle a été jouée sous cette forme à Pesmes, à Châtenois, à Rainans et enfin à Moissey, ce qui explique qu'elle n'ait pas fait salle comble à Moissey. Mais peu importe, il n'y a toujours pas besoin de remplir le Zénith pour être bons.

 

* on parle bien ici des personnages et non pas des comédiennes.

La pièce a été servie, et bien servie, par Mohamed Bouarfa, Catherine Chandon, Hélène Charbonnier, Jean-Jacques Dorier, Françoise Mourlevat, Béatrice Rougy, Jacques Roux, Aline Sweczyk. Mise en scène de Benoît Humbert.

Christel Poirrier

Les femmes ont piqué les habits des hommes, pour ainsi les cantonner à la maison...

Habillés avec ce qu'il reste, les hommes prennent de l'inquiétude. Mohamed Bouarfa sur la table et Jacques Roux sur le pot.

Le seul meuble de la pièce, une table, solide, puisqu'elle accueille plusieurs orateurs (oratrices).

Les hommes sont maintenant dans l'opposition avec naïveté et accommodance. Jean-Jacques Dorier et Jacques Roux, à genoux.

Les hommes s'interrogent, collaboration ou résistance ? Jean-Jacques Dorier et Mohamed Bouarfa.

Une fois au pouvoir, les femmes s'arrachent les mâles. (Mohamed Bouarfa)

Les comédiens, 5 femmes et 3 hommes, à l'issue de leur prestation.

sur le web

les spectacles de Jean-Jacques Dorier & Catherine Chandon & Co

moissey.com

1. l'Assemblée des femmes d'Aristofemmes, à Moissey, le 13 mars 2005

2. Chickadee [Vicomte] à Jouhe et Bersaillin, par Isabelle Perrin

3. Chickadee aux Talents Locaux de Menotey, le 10 sept 2005, Ch. P.

4. la Terrasse, à Brevans, le 19 janvier 2008 (Ch. P.)

catherine.chandon@orange.fr

Comédie musicale Chickadee [Vicomte]

blog: Chickadee [Sing Song]

blog: Compagnie Le Caméléon

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