au village de moissey

le baptême de la cloche

suzanne-maurice (1972)

par Léon Désandes et Christel Poirrier

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De gauche à droite, André Dumoulin, curé de Moissey, Léon Désandes, maire et M. Boillon, Chancelier de l'Evêché de Saint-Claude.

MM Lanaud, Chenillot et Désandes. A droite, Mme Anna Désandes craint pour son époux.

De gauche à droite, la cloche, Mgr Flusin, Maurice Besson et Suzanne Barbier et au second plan, François Jacquinot le servant, et André Dumoulin, l'officiant.

De gauche à droite, Léon Désandes, Jacques Duhamel, Le Sous-Préfet de Dole, le Député Jouffroy, Maurice Besson (ancien maire de Moissey) et Suzanne Barbier, doyenne.

Sur la scène du caveau municipal, assis, le Dr Boiteux, Conseiller Général du canton de Montmirey-le-Château et au micro, le maire Léon Désandes. A la droite du Député Jouffroy, le Sénateur Gravier.

La foule pendant les discours. A droite de l'image, Bernard Chauvin, artisan occulte de cette cérémonie

Léon Désandes, maire de Moissey, lance l'Appel du Premier Septembre 1972.

les festivités autour de la cloche Suzanne-Maurice

(par Christel Poirrier)

 

A Moissey, en présence de Mgr Flusin, évêque de Saint-Claude et de M. Jacques Duhamel, ministre des Affaires Culturelles, a eu lieu de baptême de la cloche Suzanne-Maurice (Suzanne Barbier et Maurice Besson, doyenne et doyen du village).

La collectivité avait joliment pavoisé dimanche après-midi et l'église Saint Gengoult était bien trop petite pour accueillir les plusieurs centaines de personnes qui avait tenu à vivre cet événement.

Événement rarissime puisque c'est au rythme de un par siècle qu'il se produit. La cloche Suzanne-Maurice, bénie hier, donne quand on la frappe, le sol de l'accord de mi bémol majeur, avec les deux autres cloches.

A 15 heures, l'église était largement investie par les paroissiens de Brans, Offlanges et Moissey, ou par de simples sympathisants ou curieux.

Le maire, Léon Désandes a ouvert la cérémonie en remerciant les personnalités nombreuses de leur présence; il a présenté la nouvelle cloche comme dépassant nettement sa vocation spirituelle: «Les cloches nous appellent sans cesse à vivre ensemble, événements religieux certes, mais civils aussi».

Le père André Dumoulin dirigea la cérémonie, tandis que la messe était concélébrée par l'évêque Monseigneur Flusin, et MM. Hugues et Boillon, respectivement ancien curé d'Offlanges et Chancelier de l'Évêché. MM. Bernard et Prudhon, curés respectifs de Pointre et de Dammartin participaient aussi à cette concélébration.

Mgr Flusin, remercia à son tour M. Jacques Duhamel et souligna l'importance du Ministère des Affaires Culturelles à l'endroit de l'art et du bâti religieux: monuments historiques, églises, qui sont le patrimoine qu'on a sauvé du passé. Ensuite, il fit remarquer le rôle actif du Conseil Municipal pour la promotion du village.

Après la cérémonie religieuse, l'assemblée fut reçue au caveau municipal et invitée au vin d'honneur qui avait été soigneusement préparé. Avant que ne sautent les bouchons, c'est le Conseiller Général du Canton de Montmirey-le-Château, M. le Docteur Boiteux qui retraça, avec un humour délicat, l'historique de Moissey.

Le maire Léon Désandes termina, en situant son village par rapport à ce qu'il fut et à ce qu'il est en train de devenir, une petite métropole rurale en pleine expansion.

Christel Poirrier, le 11 septembre 1972.

Le baptême de la cloche de Moissey.

par Léon Désandes in "Message d'octobre-novembre 1972", bulletin des paroisses Brans, Offlanges, Moissey.

 

Moissey s'est trouvé un instant le haut-lieu de notre rassemblement inter-paroissial, à cause d'une cérémonie d'autant plus belle qu'elle est inhabituelle et surtout qu'elle est signe d'union et qu'elle réveille en nous toute une sentimentalité que nos cloches font si facilement vibrer et toute orientée vers le spirituel.

Nous avons eu la grande joie de partager ces heures inoubliables avec de nombreux amis, venus non seulement de Brans et d'Offlanges, mais aussi des paroisses voisines, ou même de plus loin et qui nous ont fait la gentillesse de s'associer à notre fête.

Cette fête a été un succès, une réussite sur tous les plans. la réunion de nos trois paroisses est devenue à l'Eglise une communauté priante, grâce aux chants animés par Roger Tinguely et grâce également à une chorale bien exercée, bien préparée. Ils méritaient des remerciements publics. Ils ont été oubliés, bien involontairement, c'est sûr. Alors, je souhaite de tout mon coeur que ce petit compte-rendu apporte à notre animateur si dévoué, ainsi qu'aux personnes de la chorale, notre amical et chaleureux merci.

Un autre oubli que je ne saurais facilement me pardonner, c'est de n'avoir pas remercié Monsieur le Conseiller Général du discours très documenté qu'il a fait sur notre village de Moissey. Le flot grossissant sans cesse de la foule des amis présents à la cérémonie, en entrant dans le caveau, faisait un bruit de fond qui couvrait, par moment, la voix du Docteur Boiteux.

Je rappelle quelques passages de ce magnifique discours que j'ai particulièrement retenus:

« Les échevins, c'est-à-dire ceux qui administraient le village, étaient appelés "gentilshommes de la cloche"! détail historique qui trouve tout naturellement sa place dans le contexte de notre fête.

L'exploitation des carrières de granit de la Serre est très ancienne; les voies romaines de notre région ont été pavées, en effet, avec ces pierres, et à cause de cette activité, dit Monsieur le Docteur Boiteux, on pourrait avancer que Moissey est né de la carrière.

L'église de Moissey, très ancienne, n'était, vers le IXe siècle qu'une chapelle dédiée à Saint-Gingould, puis agrandie par la suite aux XVIe et XVIIe siècles; elle a vu en 1858 son clocher transformé et embelli par la construction de sa flèche actuelle.

Le château de Moissey, rénové par le Dr Preney, a servi de prison en 1525 à François Ier, roi de France, vaincu par les Milanais; il a abrité aussi le Prince de Condé qui assiégeait Dole en 1636 ».

Tels sont les principaux passages du discours du Conseiller Général.

 

L'histoire des trois cloches de Moissey, c'est le perpétuel recommencement des cloches chantantes, des cloches brisées par la malveillance, ou fêlées par accident, des cloches refondues, puis baptisées au cours d'une fête populaire. On n'a donc rien inventé le 10 septembre dernier.

La petite cloche et la grosse cloche ont été refondues et bénies en en 1896 et il serait bien long de rappeler les hésitations les discussions, entre conseil paroissial et conseil municipal pour savoir s'il fallait ou non engager la dépense, car, à cette époque, si les gens vivaient joyeux dans la pauvreté et le travail pénible, ils comptaient, et pour nos arrière-grands-parents, un sou, c'était un sou!

Notre cloche moyenne, celle qui vient d'être baptisée, était la plus ancienne; elle avait été refondue en 1847. Elle a vécu un siècle. Nous souhaitons longue vie à notre belle cloche "Suzanne-Maurice".

 

Quant à l'histoire de notre paroisse, je la résume en quelques lignes:

Moissey faisait partie, au XVe siècle, de la Paroisse de Pointre dont le curé titulaire était nommé par l'Abbaye d'Acey. La Paroisse de Pointre comprenait aussi Montmirey-la-Ville, Montmirey-le-Château, Frasne, Brans et Offlanges.

Le 28 août 1808, Moissey a été classé cure. Là aussi, disons que l'Histoire est un perpétuel recommencement! puisqu'aujourd'hui, sous une autre forme, renaissent les mêmes problèmes, toujours difficiles à résoudre, de structures communales, de structures paroissiales.

Léon Désandes.

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