village de moissey

deux maisons plus loin que l'école de moissey

la maison du cochon

le tec à porcs

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Le tec à porcs de Marcel Verrier, rue haute à Moissey. Dessin de Christel Poirrier.

La maison du cochon, la soue à cochon, le tec à porcs, ou le teck à porcs...

Tous ces noms-là sont synonymes. Ils désignent tous un tout petit immeuble qui pouvait accueillir "le" cochon que chaque paysan élevait, pour subvenir à ses besoins en charcuterie, annuellement. Ce réduit était un parallélépipède rectangle, (mais à toit incliné), dont les dimensions au sol variaient de 2 à 3 mètres.

Le mot charcuterie désigne la transformation de la viande de porc, alors que boucherie s'adresse au travail des bovins.

Le plus modeste des paysans, au début du XXe siècle, pouvait se vanter de ne pas être trop malheureux s'il avait la possibilité de détenir sa vache et son cochon. Sa vache pour le veau, et pour le lait de tous les jours, le cochon pour sa consommation annuelle de charcuterie. Chaque année, on tuait le cochon. Il était préparé de façon à pouvoir durer toute l'année. Les parties périssables étaient préparées et consommées dans les jours qui suivaient l'abattage, comme les abats, le boudin et les pâtés. D'autres parties, les côtes, les jambons, le lard, étaient mises au saloir (dans un bain d'eau salée, c'est la saumure), d'autres étaient passées au fumoir (jambon et lard fumés, par exemple). Des chutes de muscle étaient moulinées, assaisonnées et mises en boyaux, c'étaient les saucisses fraîches, ou séchées, ce qu'on appelle "saucissons".

Une fois le cochon préparé pour "tenir" toute l'année, dont une partie pour la fête du village (début du mois de mai), il fallait en élever un petit, un goret de 25 kg qu'on achetait ou qu'on avait "réservé" dans la portée d'un voisin.

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Vue de la maisonnette en perspective. (Dessin d'Angèle P.)

La mangeoire du cochon.

Dans le canton de Montmirey-le-Château, presque toutes les mangeoires à cochon sont en "arkose" ou "grès vosgien", dont il a existé, dont il existe encore un fort gisement au sud de Moissey, sur le territoire communal de Frasne-les-Meulières. Cette arkose est un agglomérat très serré dans lequel l'eau ne peut pas pénétrer, ainsi cette pierre ne peut pas geler et peut durer une éternité.

Cette pierre, qu'on peut facilement reconnaître dans nos villages, a été depuis plus de deux mille ans employée à la fabrication d'auges, d'abreuvoirs, de pavés, de marches, de sarcophages et des mystérieuses croix pattées qu'on rencontre autour du massif de la Serre (plus d'une quarantaine sont inventoriées à ce jour).

Notre région a exporté pendant des siècles et dans toute l'Europe des meules en arkose, qu'on appelle couramment "pierre meulière" et parfois "moulasse".

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Le plan de la façade: les mesures "terrain" et les mesures "plan".

La maison du cochon.

par Angèle P.

Un matin, toute la classe, nous nous sommes rendus à quelques dizaines de mètres de l'école pour mesurer la maison du cochon, qui est demeurée intacte, dans la cour de M. Marcel Verrier. Nous avions emporté une "pige", c'est-à-dire une baguette de deux mètres que notre maître avait graduée de plusieurs façons, en mètres, en demi-mètres, en double-décimètres et en décimètres.

Cette petite maison est de base rectangulaire de 240 sur 270 cm, son toit est en petites tuiles et incliné à 45 degrés et son rampant est 310 cm. Elle est prévue pour accueillir un cochon et des petits. On peut entrer dedans par une petite porte de 70 cm de large et de 1,50 m de haut. Mais le plus étonnant, c'est le système qui sert à alimenter l'animal. La mangeoire du cochon de dimensions 40, 40 et 80 cm est disposée à cheval sur le mur de façade. Il y a la moitié dedans et la moitié dehors. La moitié extérieure est recouverte par une trappe, porte inclinée qu'on soulève pour apporter sa potée au pensionnaire. Ainsi, on n'est pas obligé d'entrer dans l'appartement de l'animal pour lui apporter à manger, parce qu'il paraît que les cochons ne sont pas toujours commodes et qu'il faut sérieusement conseiller aux petits enfants de ne pas s'en approcher.

Le maître a dit "un cochon, il pourrait manger un enfant, même si c'est un mauvais élève". C'est sûrement une plaisanterie, mais il voulait dire que le cochon est omnivore, c'est-à-dire qu'il peut-être nourri à la viande et aux légumes.

Aujourd'hui, personne n'a le droit d'élever son cochon dans sa maison. Les cochons sont élevés dans de grands bâtiments, des porcheries, par des gens qui sont des "porchers" et ils doivent avoir la visite du vétérinaire durant leur vie et au moment de leur mort, à l'abattoir.

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Le plan à l'échelle 1/87, par Stéphanie M.

La maison du cochon, la maquette.

Nous sommes allés mesurer le tec à porcs de M. Verrier parce que notre maître a voulu nous apprendre à faire la maquette d'un bâtiment. Il a choisi un bâtiment simple.

Après que nous ayons mesuré toutes les arêtes du volume, nous avons dressé un tableau de toutes nos mesures et nous avons cherché le bon opérateur pour réduire la construction. D'abord, nous avons pris l'échelle 1/30, mais il nous fallait beaucoup trop de papier à dessin. Enfin, il nous a proposé l'échelle 1/87, qui est la norme dans le modélisme ferroviaire (dite HO).

La construction d'un tel tableau n'est pas très compliquée. Il faut savoir si on travaille en cm ou en mm, puis on fait toutes les divisions avec la calculatrice.

Clélia V.

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Le tableau de transformations des mesures, par Stéphanie M.

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