village de moissey

souvenirs d'Annette Bouché (°1912 +2004)

-épouse de René Fiquet-

Annette Bouché, est née le 10 avril 1912, à Paris,

et c'est à la suite de circonstances familiales qu'elle est arrivée un jour à Moissey, puisque son beau-père, M. Auguste Lamielle, avait été nommé directeur de la Carrière des Gorges.

Elle a vécu dans ce village de l'âge de raison (vers 7 ans) jusqu'à l'âge adulte, date de son mariage avec M. René Fiquet de Frasne, c'est-à-dire de 1919 à 1931.

Ils auront deux enfants,

- Jean né en 1932 et

- Jacques, né en 1945.

Elle gardera tout au long de sa vie des attaches avec la région, puisque sa maman, Suzanne Réglain, et sa soeur Marcelle Bouché se fixeront à Moissey, au bord de la place centrale. De plus avec son mari, elle fera l'acquisition d'une maison à Frasne où elle coule aujourd'hui sa retraite, entourée épisodiquement de ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants.

Elle nous dit:

Lorsque je suis arrivée Moissey, nous nous sommes installés dans la maison AB 110, acquise en fin de siècle par les époux Huillard, puis dans la maison AB 120, qui touche la grande maison bourgeoise des Masson, occupée aujourd'hui par Michelle Bachelut, épouse de Robert Barbier,

J'ai fréquenté la grande classe de M. Edmond Guinchard, classe mixte depuis 1922, dans l'immeuble de la mairie AB 191. Monsieur Guinchard, était assez dur, exigeant, mais il connaissait bien son affaire. Il voulait que ses élèves travaillent et réussissent.

Madame Guinchard nous faisait la couture, une fois par semaine.

J'ai fait ma communion en 1924 ou 25 avec le curé Faustin Tournier.

Dès que j'ai eu 14 ans, je me suis lancée dans la vie active en entrant chez Charles Grebot, dont la famille tenait café, épicerie et coiffure. C'est de cette période, jusqu'à l'âge adulte dont j'ai le plus de souvenirs.

 

Le Tacot.

A cette époque, nous venions de Paris par le train (le PLM) puis nous prenions le Tacot pour joindre Moissey. C'est-à-dire qu'on quittait la capitale le matin pour atteindre notre campagne le soir. Ce Tacot était bien agréable, avec ses voitures et ses plates-formes. Je me rappelle qu'un jour, ce train avait été en panne dans la montée de Moissey.

Autrement, il nous arrivait de le prendre pour aller faire nos courses à Dole, exactement comme on le fait aujourd'hui.

Il y avait des habitués du Tacot, par exemple Mme Bon, bien connue sous le nom de "La Cossotte" qui faisait la tournée des fermes pour porter au marché de Dole, des oeufs, du beurre. Elle avait une charrette en osier, à quatre roues.

Une autre femme, d'Offlanges, faisait la même chose.

 

La laiterie.

Le soir, tout le monde se retrouvait à la laiterie qui était au rez-de-chaussée de l'immeuble AB 406, dans le virage, et occupée successivement par la suite par les bouchers Louiset et Clair. Dans cette laiterie, on n'y faisait que du beurre, il y avait une baratte.

 

Les commerçants

de cette époque dont je me souviens,

- la boulangerie du centre de la grand-rue, tenue par chez Desbordes, puis Chambrette et enfin, Paul Jacquinot,

- deux boucheries, l'une chez Philibon, AB 111, dans la grand-rue et l'autre, chez Robert (immeuble Verdot, AB 52) dans la rue basse,

- trois cafés, celui des Grebot, le café du centre tenu par Mme Guillaume et le Café Ardin (Arsène). Longtemps après mon temps à Moissey, peut-être après 1945, M. Fidalgo a ouvert un café sur la place (AB 383/384).

Nous allions danser chez Ardin, le dimanche après-midi et le dimanche soir, quand il voulait bien ouvrir. Il y avait là un piano mécanique.

- les épiceries, une chez Delphine Thomas, une chez Grebot et celle qui est au centre, celle de Sandrine Besson (qui verra ensuite les Briet, les Cart et enfin les Jallon),

- il y avait le sabotier Noël Cointot en face du Café du Centre, et le bureau de tabac à côté de chez la Didine.

Depuis notre maison de Moissey, là où a vécu ma soeur Marcelle, j'ai vu, pendant une période de vacances, Roger Verrier tout en haut du clocher installer le coq, nous avions peur pour lui. [1949].

J'ai connu le lavoir des Gorges car maman y allait, mais je ne l'ai pas réellement fréquenté. Sur le chemin du lavoir, il y avait deux familles, c'étaient la mère Costille et la mère Chenillot, qu'on appelait la Chenillote et qui a d'ailleurs laissé son nom à la maison perchée qu'elle occupait. La maison dite Chenillote a été détruite et longtemps après, Lulu Thomas y a bâti sa maison de retraite.

La saboterie Béjean. Je sais que ma soeur Marcelle (née le 3 avril 1914) y a travaillé à sa sortie de l'école primaire.

Pour la fête, il y avait un bal monté, sur la place, qui n'était pas aussi grande qu'aujourd'hui. C'était un bal "Dubois" de Pesmes. Il y avait aussi un manège de cri-cris.

Le docteur, c'était le docteur Simeray. Julie Lasnier, la sage-femme n'exerçait plus et c'est ce médecin, qui habitait dans la rue basse, qui m'a assistée pour la naissance de mon fils Jean.

 

La guerre de 1939-1945.

Mon mari n'a pas été prisonnier longtemps car je suis allée le chercher.

A Dole, j'avais entendu deux femmes qui causaient et j'avais appris que la chose était possible et même que ça se faisait beaucoup.

Je suis d'abord allée à Montargis, mais quand je suis arrivée, ils n'y étaient plus. J'ai retrouvé mon mari parmi les prisonniers français qui démontaient l'arsenal à Bourges. Bien sûr, il a fallu remplir un peu de paperasse, mais ça a marché.

frasne, le vendredi 23 août 1996.

trois souvenirs de jean fiquet

-1932- -fils aîné d'annette-

 

- Nous avons appris que la France entrait en guerre par des maçons de Moissey qui refaisaient un toit à côté de chez nous. C'était l'entreprise de Victor Simonin.

- Au moment de la débâcle, nous avons quitté le village, avec une voiture et un cheval. Nous sommes allés jusqu'à l'Abergement-la-Ronce. Les Italiens nous ont mitraillés. Il y avait beaucoup de monde sur les routes.

Quand nous avons appris que les Allemands étaient... devant nous, nous sommes rentrés.

Tout le village était parti sauf le maire Louis Cugnet et Mme Guillaume, l'institutrice, restés pour s'occuper tant bien que mal des animaux qui avaient presque tous été libérés.

- Nous avons appris la libération par les cloches, alors nous sommes descendus sur Moissey bras dessus-bras dessous, arborant à la boutonnière la plaque bleu-blanc-rouge des soldats de l'armée de l'air.

frasne, le vendredi 23 août 1996

image fournie par Jules Durot. Devant l'école Joubert, AB 191.

1925 Edmond Guinchard et Mme Guinchard

1. Charles et Marcel Mignot, Georges Lormand, Camille Viennot, Georges et Gaston Simonin.

2. Annette Lamielle, Aimé Aupy, Joseph Bellorgie, André Simonin, André Viennot, Marcel Ruisseaux.

3. André Fichot, Marthe Bellorgie, Marcelle Claustre, Armandine Odille, Gabrielle Patin, Marinette Miroudot et Andrée Gerriet.

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