village de moissey,

le patouillet

du sieur Edme Forey-Legoux

d'après E. Guinchard

page de Christel Poirrier

 

Ce qui a marqué l'ancien régime, en plus de la rigueur de la féodalité, c'est l'autarcie complète qui avait affecté -très longtemps- les villages. Les moyens de communication n'étaient pas aisés, donc coûteux, et chaque commune se devait d'avoir sa carrière pour bâtir [et son four à chaux], son argile pour cuire des tuiles, sa forêt pour ses poutres de chênes et de sapins, ses artisans de toutes sortes afin de pouvoir faire tourner le village sans solliciter des acteurs extérieurs, menuisier, forgeron, tonnelier, maçon, plâtrier, vitrier, charron... son curé, son instituteur, son accoucheuse, son rebouteux...

En 1838, le roi de France s'appelle Louis-Philippe et c'est lui qui a autorisé l'installation d'un patouillet au sieur Edme Forey, qui en avait fait la demande, avec l'intention de l'installer sur le futur terrain de Léon Guillaume, contre la route "nationale" et la route d'Auxonne.

L'installation utiliserait l'eau du puits Baudry, née près du cimetière et se glissant entre le château et la grosse maison By, domaine des Collieux, et ainsi que les eaux de sortie de la grande fontaine Attiret en les barrant et en les canalisant.

En 1839, le même Louis-Philippe autorisa la construction d'un haut-fourneau.

Léon Guillaume est le père d'André, qui est lui-même le père de Bernard, lui-même le père de Jean-Michel. Léon Guillaume était menuisier et avait racheté plus tard le terrain du Sieur Forey.

Edme Forey-Legoux était notaire de son état et on peut se demander quelle muse l'avait visité pour se lancer dans une telle entreprise. Un patouillet est une installation qui permet de laver et déganguer le minerai de fer (qui comme on sait, est gangué au moment de son extraction)... et quand on sait que le plus proche filon de fer se trouvait au moins à Montmirey-la-ville...

Longtemps après lui, le Docteur Simeray, établi au château puis au prieuré de la rue basse, en plus des spécialités d'accouchement, de dentisterie, d'apothicairie et tout le toutim, s'était mêlé de faire des sabots, à l'époque où tout le village en faisait. Il s'était procuré une machine qui faisait les sabots presque toute seule et avait même, un temps, embauché un sabotier.

Doit-on supposer que ce notaire et ce médecin faisaient tout pour arrondir leurs fins de mois ? C'est bien possible, car le médecin qu'on évoque vivait chichement et le notaire ne devait pas notarier tous les jours.

A moins qu'il fussent conduits par l'humanisme et la générosité universels qui s'épandaient là depuis le siècle des lumières ?

 

Toujours est-il que si on a retrouvé l'autorisation royale de Louis-Philippe Ier, le patouillet et son comparse le haut-fourneau n'ont jamais vu le jour sur le terrain acquis par Léon Guillaume.

Article inutile voudra penser le moissenaute qui nous suit régulièrement ? Justement non, il sera bien content, le moissenaute, de croiser cette information avec cette autre qui indique très brièvement, dans les archives nationales "Moissey, patouillet, Forey, 1937"...

Christel Poirrier avec Edmond Guinchard

maquette d'un patouillet, gracieusement empruntée sur le web

image de patouillet aimablement empruntée sur la toile

voici le terrain qui devait accueillir le patouillet du sieur Forey; il a été acheté par Léon Guillaume qui y a construit sa menuiserie, toujours en place aujourd'hui (en 2004)

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