canton de Montmirey-le-Château: le XXe siècle des eaux sauvages et domptées, sur la commune de Moissey

le lavoir occasionnel de "la planche"

au carrefour de la rue des Champs Rouges et du CD 37, sur le cours inférieur du ruisseau des Gorges

texte et images de Christel Poirrier

au carrefour du CD 37 et de la rue des Champs Rouges

 

le lavoir dit de "la planche"

 

Entre deux guerres, les hommes de condition modeste travaillaient chez des "propriétaires" et les femmes étaient souvent au service des nantis. Ou elles travaillaient sur place ou dans les maisons alentour, ou elles montaient à Paris là où les Francomtoises étaient aussi appréciées que les Bretonnes, pour leur docilité et leurs capacités à travailler.

A Moissey, nombreuses sont celles qui furent employées dans des demeures bourgeoises, au service, au ménage et surtout à la lessive.

Chaque lundi, les lavoirs étaient investis par toute la gent féminine. Le notaire Besson (maison devenue l'école, AB 266) n'hésitait pas à envoyer ses lavandières dans la montée rouge, au-delà de l'actuelle carrière de Moissey.

Selon leur adresse dans le village, les lavandières occupaient le lavoir du pré d'Amont, ou celui de la grande fontaine. Pour ce dernier, bien des mères défendaient à leur descendance de le fréquenter, vu sa position trop près du café et du trafic d'hommes autour de cet endroit.

L'eau de la Serre était particulièrement prisée, la tache d'eau de la montée rouge, le lavoir Simonin à l'entrée des Gorges, et encore, occasionnellement, celui de la planche, là où le ruisseau des Gorges rencontre le CD 37. Ce lavoir qui n'en était guère un était aménagé d'une simple planche, mais présentait l'avantage qu'on puisse laver dans l'eau de la Serre, réputée pour sa grande douceur du point de vue de sa teneur en calcaire.

Naturellement, l'arrivée de l'eau syndicale, vers 1963 et la construction en grande série des lave-linge ont plongé la plupart des lavoirs dans l'oubli. A la fin du XIXe siècle, les réhabilitateurs de patrimoine ont ressuscité tous ceux qui présentaient des particularités architecturales.

Certains les ont remplis de terre et de fleurs, d'autres les ont remis en eau.

Christel Poirrier, janvier 2006

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