Tous ces noms-là sont synonymes. Ils
            désignent tous un tout petit immeuble qui pouvait
            accueillir "le" cochon que chaque paysan élevait,
            pour subvenir à ses besoins en charcuterie,
            annuellement. Ce réduit était un
            parallélépipède rectangle, (mais
            à toit incliné), dont les dimensions au sol
            variaient de 2 à 3 mètres.
            
            Le mot charcuterie désigne la transformation
            de la viande de porc, alors que boucherie s'adresse au
            travail des bovins.
            
            Le plus modeste des paysans, au début du XXe
            siècle, pouvait se vanter de ne pas être
            trop malheureux s'il avait la possibilité de
            détenir sa vache et son cochon. Sa vache pour le
            veau, et pour le lait de tous les jours, le cochon pour
            sa consommation annuelle de charcuterie. Chaque
            année, on tuait le cochon. Il était
            préparé de façon à pouvoir
            durer toute l'année. Les parties
            périssables étaient préparées
            et consommées dans les jours qui suivaient
            l'abattage, comme les abats, le boudin et les
            pâtés. D'autres parties, les côtes,
            les jambons, le lard, étaient mises au saloir
            (dans un bain d'eau salée, c'est la saumure),
            d'autres étaient passées au fumoir (jambon
            et lard fumés, par exemple). Des chutes de muscle
            étaient moulinées, assaisonnées et
            mises en boyaux, c'étaient les saucisses
            fraîches, ou séchées, ce qu'on
            appelle "saucissons".
            
            Une fois le cochon préparé pour "tenir"
            toute l'année, dont une partie pour la fête
            du village (début du mois de mai), il fallait en
            élever un petit, un goret de 25 kg qu'on achetait
            ou qu'on avait "réservé" dans la
            portée d'un voisin. 
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