village de moissey

souvenirs d'albert thomas (1933)

époux de Josette Simon (1934)

Albert Thomas est né le 11 avril 1933, à Moissey,

dans la maison des Thomas, en face du château-Masson, à l'étage (AB 122), de

- son père Gaston Lucien André, né le 20 mai 1896, (Ý 1980) et de

- sa mère Lucienne Yvonne Pageaut, née le 21 février 1904, à Froméréville dans la Meuse (et Ý 1964)

Ils ont eu 4 enfants,

Paulette (1926-2017),

Michel (1930),

Albert (1933) et

Geneviève (1947).

Ses grands-parents paternels étaient François Lucien Thomas et Anne Augustine Peix,

ses grands-parents maternels étaient...

Gaston avait un frère, Aymé, né en 1893 à Moissey.

Le petit Albert est d'abord allé en classe à l'étage de l'Ecole enfantine (AB 436), avec Mme Lesnes. Il y avait des petits fauteuils en osier, jaunes et rouges. Et ensuite, il a fréquenté la grande classe de M. Georges Lesnes (dans l'immeuble AB 191).

Il passe son certificat à Auxonne, et, à 14 ans, il travaille avec ses parents, exploitants agricoles, marchands de bestiaux et chevillards (marchands de viande à des grossistes, collectivités, l'armée etc...) Gaston était associé avec Aymé, son aîné. Ils avaient une écurie et une case aux abattoirs de Dijon.

Albert part au service militaire à Bourges dans le matériel, en 195.... Il n'y restera que 3 mois. Jusqu'à l'âge de 24 ans, il retourne travailler dans l'affaire familiale, puis il épouse Josette Simon (née le 30 décembre 1934), une jeune fille qu'il connaît depuis l'enfance. Le mariage a lieu le 14 avril 1956, devant le maire Maurice Besson et l'Abbé André Paget (1947-1967). Josette et Albert auront 2 enfants, Didier le 16 septembre 1956 et Agnès le 20 novembre 1957.

La débâcle française de 1940.

Au moment de la débâcle, en juin 1940, j'avais 7 ans. C'est mon oncle Aymé qui a décidé du départ, mon père lui, n'était pas chaud. Nous sommes partis toute une tribu, c'est-à-dire 5 familles :

Mon père, ma mère, Paulette, Michel et moi,

Aymé, sa femme, René, Madeleine et Lucien,

Suzanne Barbier et son mari, Rolande et Robert,

Marcel, Marinette, Roland et Georges,

Anna Désandes et sa fille Marie-Thérèse,

Ma grand-mère paternelle Anne Thomas,

les soeurs Odille et leurs enfants.

On était équipés pour partir, un camion Chevrolet bétaillère, une Ford américaine V8 23 chevaux, une C4 Citroën attelée d'une bétaillère et une camionnette Renault KZ.

Les commis sont restés pour faire le boulot en notre absence, et c'est Mme Fidalgo qui tenait l'épicerie de ma tante Delphine Thomas (là où je suis né).

On est partis en début d'après-midi. Il s'agissait de fuir devant les Allemands. Le projet, c'était d'atteindre l'Espagne. On avait de l'essence, un fût de 200 litres, un gaz pour la tambouille, des couvertures pour dormir, et une quantité incroyable de provisions qui venaient tout droit de l'épicerie de ma tante Delphine. On est partis par Chevigny, Rainans et on a déjà été bloqués un moment devant Dole.

Le père Barbier n'avait que des problèmes en conduisant la Renault. Il faut dire qu'il ne savait pas conduire, alors forcément. Il retardait notre progression. En fin de journée, on avait quand même atteint Rotalier, à 80 km d'ici. On a abandonné la Renault au château de Rotalier et on a dormi là, dans le foin.

La 2e nuit, on a couché à Montmerle.

Tout au long de notre périple, les gens étaient solidaires, ils s'aidaient, se dépannaient, car c'était une belle pagaille.

A Craponne, pas loin de la Chaise Dieu, on s'est fait tirer dessus par des avions italiens. On s'est couchés sous les camions, les autos, on n'a rien eu. Notre point de chute, finalement, ce fut Laval-Didonne, en Haute-Loire, à 1000 m d'altitude. On y restés environ 3 semaines. On dormait dans la salle des fêtes, toute notre tribu et une famille de Dijonnais. Les gosses dormaient sur la scène. Ils y avait des camions, vieux et neufs qui avaient été abandonnés. On n'aurait bien fait l'échange avec le nôtre... On s'amusait dans ces camions. Robert Barbier et René Thomas ont aidé les gens à faire les foins.

Entre temps, les Allemands avançaient. Ils étaient à 60 km. Après, c'était le retour, on est allés à Andrézieux, dans la Loire et sur la Loire. Là, nous sommes restés 8 jours. On logeait chez l'habitant, mon père allait à la pêche. Ma famille chez l'habitant et les autres dans un garage.

Pour nous les petits, c'étaient des vraies vacances. Nos parents n'étaient pas tellement anxieux.

Quand on a appris que Pétain avait signé avec l'attaquant, on a pris le chemin du retour.

On est rentrés. En tout, on s'est absentés un mois, pas plus. On est rentrés par Rochefort, là, les Allemands n'ont pas voulu nous laisser passer, il a fallu téléphoner au maire de Moissey, Ernest Odille, pour résoudre ce cas.

Notre commis était complètement débordé par le travail, heureusement, les Allemands lui donnaient des coups de main.

La Kommandantur était installée dans la maison Malet, (qu'on appelle aussi le Château Masson, AB 175) et dans la maison d'en face de Paul Masson, où vit aujourd'hui la veuve de Robert Barbier, Michelle Bachelut (AB 121). Les Allemands étaient une dizaine environ.

A Dole, ils s'étaient installés au Chandioux.

La débâcle allemande de 1944.

Quand les Allemands ont pris le chemin du retour, ils confisquaient tous les moyens de transport possibles. On avait caché une dizaine de chevaux dans les Gorges, tout au fond. On leur portait du foin la nuit. Dans un rocher, à gauche, il y avait un trou d'homme horizontal, pour s'installer pour le guet.

La Carrière de M. Téliet.

M. Téliet a creusé sur le domaine municipal.

J'ai travaillé à cette dernière, qui était tenue par la Cogénor, de 1956 à 1958, comme chauffeur. J'amenais de la grosse pierre, grosse parfois comme mon frigo, au concasseur P 110. A l'époque, on subvenait au terrassement du Camp de Broyes-les-Pesmes. On faisait deux équipes de 12 heures par jour, six jours par semaine. J'ai conduit une pelleteuse, pour faire la découverte, c'est-à-dire enlever la terre végétale pour mettre à nu la roche.

Un jour, la Cogénor a commandé un film sur ses activités, le jour du tournage, on a utilisé 3 tonnes de poudre pour abattre 20 000 mètres-cubes de pierre.

J'ai connu Marcel Téliet. Il avait une voiture coupée, une Reinastella de chez Renault, avec un moteur à 8 cylindres en ligne, ce qui faisait un capot très très long, 7,1 litres de cylindrée.

C'était un utopiste. Il avait créé un immeuble à Offlanges qu'on appelle la Cantine pour y loger ses ouvriers. C'est lui qui a acheté la Gare de Moissey pour la faire raser, car il avait le projet de bâtir pour son personnel.

Il régnait dans son entreprise depuis un bureau surélevé avec des ouvertures panoramiques, pour tout voir.

Il avait des idées industrielles très avancées, comme par exemple le creusement d'un canal qui rejoindrait la Saône ou la construction d'un téléphérique pour transporter la pierre jusqu'à Rochefort.

Pendant la guerre de 1939-1945, comme l'activité générale était réduite, il voulait transformer sa carrière en ferme. Il était venu voir mon père pour qu'il lui donne des conseils. Tout de suite avaient transparu ses idées précises sur le rendement. On voyait bien que c'était un ingénieur, mais un ingénieur pas toujours au fait des contraintes de terrain.

Scierie et saboterie.

En plus de la saboterie Béjean, il y avait en face du café du centre, Noël Cointot qui fabriquait des sabots.

Ma belle-mère, Marcelle Simon, travaillait chez Béjean quand elle avait 14 ans, c'est-à-dire en 1928. Elle allait vendre des sabots en Bresse, à Navilly.

C'était Marcel Béjean qui s'occupait de la saboterie, puisque son père est mort en 1930, en chassant à la Craie. Marcel, c'était un brave homme, je le revois dans son camion.

Le passage de Notre-Dame de Boulogne avait, en mars 1947, mobilisé une bonne partie de la population de Moissey. Photo x-1947.

La voiture qui tractait N.-D. de Boulogne et l'enfant Jésus, une 202 Peugeot, avait été fournie par Alex Lachat. Photo x-1947 (Copie).

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